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Kongo Central : une marche de protestation et une journée ville morte non autorisées soldées par un bain de sang à Kimpese !

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Lundi, 29 janvier 2024-Kimpese, un grand centre commercial de renommée du Kongo Central située à 220 kms à l’Ouest de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, a connu ce lundi 29 janvier 2024, une journée inhabituelle.

En effet, suite à une insécurité insolente que connait ce centre commercial depuis le début de la première quinzaine de l’année en cours, sa population vit sous la hantise des criminels de grand chemin qui, au jour le jour, y créent la panique et la désolation.

Pour preuve, dans l’espace d’une semaine seulement, 9 familles et 4 centres hospitaliers de la place ont été visitées par ces hors-la-loi sans foi et sans cœur qui, non seulement ont dépouillé leurs victimes, en l’occurrence les malades y internés, de tous leurs biens de valeur ; mais aussi et surtout emporté du matériel sanitaire moderne auquel se servaient lesdits centres hospitaliers.

Ils ont en outre braqué quelques changeurs des monnaies voire des maisons commerciales réputées du milieu qui, en somme, n’ont pas été non plus épargnés par cette razzia orchestrée par ces bandits et braqueurs à mains armées dont la provenance demeure à ce jour un mystère.
Devant cette insécurité grandissante qui a élu domicile à Kimpese et face à l’inertie décriée des autorités tant politico-administratives que policières locales incapables d’appréhender ces mécréants et, éventuellement, les mettre hors d’état de nuire, tous les médecins de Kimpese, par solidarité avec leurs collègues dont les centres hospitaliers ont été victimes, ont jugé bon, après concertation, de décréter la journée de ce lundi 29 janvier 2024 celle dite « hôpitaux sans médecin ».

Elle devrait être précédée, dans leur conception, par l’organisation d’une marche de colère. Question d’exprimer publiquement leur ras-le-bol et, de surcroît, faire entendre leur voix mais en vain.

Toutes les activités projetées pour la circonstance ayant cependant fuité jusqu’à atteindre les oreilles des décideurs du territoire de Songololo dont fait partie la cité de Kimpese, ces derniers ont convoqué, la veille, la réunion du conseil de sécurité élargi à l’issue de laquelle ils ont décidé de l’interdiction stricte de cette marche.

Déterminés à tout prix de descendre dans la rue sans autre forme de procès, les médecins de tous les hôpitaux et centres de santé de Kimpese, joints par la population locale en colère ayant suivi le mot d’ordre lui lancé par la société civile, avaient tout de même commencé leur marche pacifique.

Mais aussi curieux que cela puisse paraître, quelques minutes seulement après, celle-ci, contre toute attente, a été transformée à des échauffourées entre les manifestants et la police ; bloquant ainsi la route nationale nº 1 pendant plusieurs heures. C’est-à-dire, il n’y avait ni entré et ni sortie à Kimpese de part et d’autre de la route nationale n°1.

Selon un acteur de la société civile locale contacté, le bilan de ces échauffourées fait état de 2 morts parmi lesquelles un papa de plus d’une soixantaine d’années atteint par des balles réelles et un jeune garçon de près d’une trentaine d’années ; 10 blessés dont 5 jugés très graves et enfin 2 postes de la police incendiés.

À noter que jusqu’au moment où nous couchons ces lignes (il est 17h45′), la situation, apprend-t-on des sources concordantes, n’est pas encore redevenue à la normale.

À cet effet, des renforts en éléments de la police en provenance de Mbanza-Ngungu et de Matadi venaient d’être envoyés à Kimpese sur décision des autorités tant politico-administratives que policières de la province du Kongo Central pour rétablir la paix et l’ordre dans cette cité en proie à des échauffourées.

Malheur surtout aux voyageurs ayant pris place à bord des véhicules en partance ou en provenance de Kinshasa qui continuent à trimer.

Dieudonné MUAKA DIMBI 

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