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Tony Mwaba vs Jules Alingete : le deuxième round a commencé !

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Vendredi, 2 février 2024-Le cabinet du ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) a été l’objet d’un spectacle ahurissant le mercredi 31 janvier, et ce au vu des agents dudit ministère et des visiteurs qui se sont retrouvés sur le lieu. A la base de cet incident, une mauvaise interprétation des textes de part et d’autre. De quoi s’est-il agi au juste ?

Trois inspecteurs des Finances ont été dépêchés, en mission de contrôle, à la Direction nationale de contrôle et de préparation de la paie, la maîtrise des effectifs des enseignants et du personnel administratif des établissements scolaires (Dinacope) dans le but de contrôler la perception et la gestion de différents frais de participation des finalistes à l’Examen d’Etat , et enquêter et établir les responsabilités sur les éventuelles irrégularités constatées. Selon l’ordre de mission dûment signé par l’inspecteur général -chef de service de l’IGF, Jules Alingete, la mission doit durer 180 jours, soit 6 mois.

Dans l’accomplissement de leur tâche, s’ils sont porteurs d’un ordre de mission, ils ont le droit de se faire présenter, sans formalités protocolaires quelconques, toute pièce et tout document nécessaire. Ce, conformément à l’article 12 bis (modifié et complété par l’article 1er de l’ordonnance n° 87-323 du 15 septembre 1987 portant création de l’Inspection générale des Finances (IGF). Sur base de cette prérogative, ils ont confisqué une somme de 1300 dollars américains et 200 euros retrouvés auprès du comptable de la Dinacope.

TONY MWABA A BLAME PUBLIQUEMENT LES INSPECTEURS DE L’IGF

Alerté sans doute par ses services sur le fait qui s’est produit dans ce service sensible de l’EPST, le ministre est descendu de son bureau pour blâmer les trois inspecteurs dans la cour devant un public quelque peu médusé par cette scène insolite. Tony Mwaba s’en est pris à ces inspecteurs au motif qu’ils ont commencé leur mission sans se référer à son autorité, insinuant qu’ils ont été dépêchés par une main noire qui lui en veut.

Cette malheureuse situation n’aurait pas été vécue si de part et d’autre, les textes qui régissent l’IGF avaient été scrupuleusement respectés. Du côté de l’autorité N°1 du ministère, la première et principale erreur est celle de s’être mêlée dans une affaire qui ne le concerne pas directement étant donné que les inspecteurs étaient en mission à la Dinacope, et non à son cabinet. Et il a oublié que les inspecteurs des finances ont qualité d’Officier de police judiciaire (OPJ) à compétence restreinte.

A ce titre, notamment, ils peuvent se faire présenter tous les documents ; procéder à la saisie de tous les effets, pièces ou autres qui peuvent leur faciliter l’exécution de leur mission.

LA MALADRESSE DU MINISTRE D’AVOIR MEDIATISE L’INCIDENT

Une autre maladresse du ministre est le fait d’avoir fortement médiatisé cet incident et s’être comporté en intimidateur par des propos menaçants vis-à-vis de trois agents, commettant ipso facto l’infraction d’outrage.

A ce propos, il faut rappeler que de tout le temps, les syndicalistes de l’EPST ont toujours demandé que soit coupé le cordon ombilical entre le cabinet du ministre et le service de contrôle et de paie des enseignants (Secope), devenu aujourd’hui Dinacope. Le fait que le cabinet du ministre et ce service partagent le même bâtiment, accentue davantage cette dépendance. C’est ce qui justifie notamment le fait que chaque politicien qui arrive à la tête de ce ministère a toujours les yeux tournés vers cette direction, et y procède à des nouvelles nominations une fois installé. Ce comportement prouve à suffisance que la Dinacope constitue une vache à lait du cabinet du ministre de l’EPST.

Du côté des inspecteurs de l’IGF, bien que dépendant de leur chef hiérarchique qui a signé leur ordre de mission, l’élégance et la simple courtoisie devraient les pousser à ne fut -ce qu’à présenter des civilités au ministre, quand bien même cette direction ne dépend pas administrativement de lui, mais du secrétaire général de l’EPST. Ce spectacle n’honore pas l’image des institutions du pays. Encore faut-il rappeler que dans un passé récent, on a vécu pareille scène désolante entre ces deux structures étatiques.

Article tiré de FORUM DES AS, le titre est d’OKAPINEWS.NET

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