Lundi, 9 janvier 2023-La route nationale n°1, dans sa partie comprise entre Matadi et Kinshasa, serait-elle poursuivie par un signe indien ? Cette question, a notre humble avis, mérite d’être posée au vu d’incessantes catastrophes naturelles qui ne cessent de la cibler. Alors que cette route revêt une importance capitale dans la mesure où elle relie la province du Kongo Central aux 25 autres provinces que compte la République Démocratique du Congo.
En effet, après la coupure de cette route au niveau de Matadi-Kibala au mois de décembre dernier et dont les travaux de réhabilitation se poursuivent encore normalement, une autre tête d’érosion, aussi gigantesque que celle de Kinshasa, est en train, une fois de plus, de la ronger à petit feu.
Mais cette fois ci, vers le village Boko-Disu situé dans le secteur de Ngufu, territoire de Madimba, environ 320 Kms de Matadi, capitale de la province du Kongo Central, non loin du marché de Mbuba servant de bastion d’accidents mortels causés par des véhicules citernes transportant des produits pétroliers.
Des cris d’alarme sont maintes fois lancés auprès des autorités compétentes tant nationales que provinciales par les habitants des localités environnantes mais sans pour autant que ces dernières ne se sentent interpellées jusqu’à ce jour.
Ce qui exacerbe la colère desdits habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer.
La toute dernière alerte par rapport à ce fléau, est celle qui a été faite par un certain Miguel Dikiefu, l’un des leaders de la jeunesse de cette contrée du territoire de Madimba.
Selon lui, il suffirait tout simplement que deux pluies diluviennes s’y abattent successivement, cette route sera coupée en deux parties avec toutes les conséquences fâcheuses que cela va devoir entraîner dans le quotidien des kinoises et kinois dont la survie dépend à 60% des produits tant agricoles que manufacturés en provenance du Kongo Central.
D’aucuns diront d’emblée que le chemin de fer pourra prendre la relève une fois cela arrivait.
Erreur !
Car, avec la difficile situation que traverse présentement la Société Commerciale des Transports et des Ports ( SCTP) en manque des locomotives, il sera pratiquement impossible à cette dernière entreprise de relever le défi.
C’est l’une des raisons plausibles qui pousse les populations de cette contrée de saisir les décideurs à tous les niveaux afin qu’ils prennent dès lors toutes les dispositions qui s’imposent pour sauver cette route nationale du danger permanent qui la guette et qui, si l’on y prend garde, est capable de causer des dégâts matériels et humains très importants qui n’epargneraient aucune maison d’habitation et moins encore les cimetières qui l’environnent.
Car, pour l’heure, cette tête d’érosion qui se trouve à quelques pas seulement de ce tronçon routier qui est menacée de coupure, est capable de tout et de rien.
Une certaine opinion pointe d’ailleurs du doigt les chinois de l’entreprise CREC 7 affectés il y a quelques mois dans cette partie du Kongo Central pour les petits travaux de réhabilitation de cette route.
Ce sont eux, affirment-ils sans réserve, qui serait à la base de l’apparition de cette tête d’érosion qui tirerait sa source d’une digue qu’ils auraient abandonnés volontairement dans un ravin et laquelle constitue un sérieux obstacle puisque incapable de contenir les eaux des pluies qui, au lieu de se jeter dans la rivière Ngufu ; les entraînent plutôt vers la route nationale n°1 à la quête d’un passage.
Il y a donc lieu d’imaginer la suite.
Tout compte fait, la situation de cette tête d’érosion étant ce qu’elle est, il appert aux décideurs de trouver au plus vite une solution durable pour la contourner où mieux la freiner.
Contrairement, le drame de Matadi-Kibala sera de nouveau vécu sur cette route au niveau de Boko-Disu, un village comptant plus de 10.000 âmes.
Dieudonné MUAKA DIMBI