Vendredi, 25 avril 2025-À l’occasion du troisième anniversaire de son parti politique, l’Alliance pour le Changement (A.Ch), célébré le mercredi 23 avril 2025 à Kinshasa, Jean-Marc Kabund a plaidé pour un double dialogue, à la fois interne et externe, afin de mettre un terme durable à la crise sécuritaire dans la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC), alimentée selon lui par les convoitises autour des ressources minières.
S’exprimant devant les cadres, militants et sympathisants de son parti, réunis à Limete 11ᵉ rue, l’ancien président a.i de l’UDPS a fustigé l’échec des mécanismes de résolution de conflits actuels et a proposé une nouvelle approche, qu’il qualifie de pragmatique et inclusive.
« La guerre dans l’Est de notre pays est avant tout une guerre économique autour des minerais stratégiques. Tant que ces ressources continueront à financer des groupes armés et attiser les ambitions régionales, la paix restera un mirage », a déclaré Jean-Marc Kabund.
Il a ainsi appelé à la mise en place d’un dialogue externe avec les neuf pays voisins de la RDC, visant à relancer la coopération régionale sur la sécurité frontalière et la gestion transparente des ressources naturelles, sur fond de ce qu’il qualifie d’échec des processus de Nairobi et de Luanda.
Parallèlement, Kabund propose un dialogue interne regroupant les forces politiques congolaises, la société civile, les groupes armés, y compris le M23, et la coalition au pouvoir, sous la facilitation de la communauté internationale.
Objectif, désamorcer les tensions internes et instaurer une paix durable dans le pays.
« Nous soutenons toute initiative du président de la République qui va dans le sens de la paix, mais nous devons aller plus loin. Il faut un processus crédible, inclusif, et piloté avec transparence, où les vraies causes du conflit sont abordées, notamment le pillage de nos richesses », a-t-il insisté.
Jean-Marc Kabund a également profité de cette occasion pour annoncer l’obtention récente de l’arrêté d’agrément de son parti, intervenu dix jours avant l’événement, après trois années d’attente. Il a salué la résilience de ses militants, restés mobilisés malgré son emprisonnement de trois ans.
Dans un appel à la solidarité politique, il a dénoncé la suspension de certains partis, dont le PPRD, et exhorté l’opposition à faire bloc pour défendre les acquis démocratiques.
« Ce n’est pas parce que nous aimons le PPRD, mais parce que nous devons défendre notre démocratie. Aujourd’hui, c’est eux ; demain, cela pourrait être votre parti », a-t-il lancé.
Face à une situation qu’il qualifie de « tableau sombre » sur les plans politique, économique et sécuritaire, Kabund affirme que le Congo ne pourra retrouver la stabilité sans s’attaquer aux racines du conflit à l’Est : la mauvaise gouvernance des ressources naturelles et l’ingérence régionale.
Héritier Albert YEMBA