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RDC : Banyabwisha d’Ituri, la deuxième vague d’un plan d’occupation bien huilé (Tribune)

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5 août 2021-Qui sont les tueurs de l’est, dans l’Ituri et dans le Nord Kivu ? Selon la thèse officielle, ce sont les ADF venus de l’Ouganda, et dernièrement, des islamistes. Les populations de l’est ne sont pas de cet avis ; pour elles, il s’agit de tueurs importés qui se font appelés « Banyabwisha », au grand dam des vrais Banyabwisha qui n’ont pas, en effet, tardé pour dénoncer l’usurpation. Voici les faits, tels que relatés par la société civile de Kiwanja, à Rutshuru.

Tout commence en 2014, au lendemain du démantèlement du M23 par les forces du Colonel Mamadou Ndala. Des contingents de réfugiés hutus refoulés de Tanzanie sont astucieusement redirigés vers le territoire congolais, dans le camp de la MONUSCO de Nyamilima, Rutshuru. Leur arrivée coïncide avec l’apparition de tueries et exactions sur les populations, majoritairement nande, qui y voient une relation de cause à effet. Suite à leur insistance, les forces armées de la République finiront par faire une descente dans le camp de la MONUSCO, et y découvriront une insolite quantité d’armes. Suite à ce, ces « réfugiés » seront déplacés vers la concession de la prison de Nyangero, toujours dans le Rutshuru.

C’est de cette concession que le mouvement migratoire sera dirigé vers Lubero, Beni, Ituri, sous la supervision d’un réseau militaire parallèle mis en place et qui n’obéissait pas au commandement de la 8ème région militaire, mais seulement à Kinshasa.

La migration est facilitée par des laisser-passer octroyés par les autorités administratives, car les étrangers ne peuvent pas franchir les barrières sur le tronçon. Ces migrants, interceptés par les populations, se présentaient comme des Banyabwisha partant à la recherche de terres propices à la culture de « renga renga ».

Pour la petite histoire, Bwisha est le nom de la localité occupée par le clan Ndeze, venu lui-même d’un village du même nom de l’autre côté de la frontière rwandaise. C’est en référence à ce village d’origine que les Hutu congolais avaient demandé, au cours d’un dialogue intercommunautaire, que tous les Hutu congolais, où qu’ils soient, soient appelés Banyabwisha.

Ce sont ces gens Banyarwanda migrateurs qui ont été dénoncés dans son homélie du 31 mai 2020 par l’Évêque de Bunia, Mgr Dieudonné Uringi : « Que personne ne vous trompe, vous savez pourquoi nous mourons tous les jours à Djugu? C’est à cause de la balkanisation … Les Hema et les Lendu, nous risquons d’être demain des esclaves des gens qui viennent occuper nos terres. C’est peut-être ce jour-là que nous comprendrons ». Que comprendrons-nous ? Que le conflit Hema-Lendu, ainsi que les rapines collatérales de certains officiers congolais, sont le paravent de diversion qui cache les vrais maîtres de l’insécurité, qui travaillent au plan de balkanisation qui est en marche, comme tout le monde commence à s’en rendre compte.

La première vague de l’occupation c’est celle des Banyamulenge, surgissant de nulle part, et qui aujourd’hui font le forcing auprès de la communauté internationale pour s’accaparer de Minembwe.

Les Banyabwisha d’Ituri sont la deuxième vague, tuant cruellement et brulant des villages, pour se les approprier. Nos dirigeants politiques, sont eux distraits, sinon complices. Et pendant qu’ils font leur théâtre sur la dot patriotique et la congolité paranoïaque, on peut être sûrs que la troisième vague de banyaQuelqueChose se prépare.

A ce rythme, la balkanisation c’est pour demain. Mais Dieu merci, la conscience nationale s’éveille et nous allons tenir dirigeants et ennemis à la culotte.

Il est étonnant, voire scandaleux que les autorités congolaises continuent à maintenir le silence et détourner les yeux sur des faits qui crèvent les yeux à tout le monde.

Le lundi 02 août dernier, des députés ont fait à huis clôt une évaluation de l’état de siège. Leur lecture était que le gouvernement Sama vienne répondre devant la plénière, à l’Assemblée Nationale, au besoin, que la hiérarchie militaire s’y présente aussi sans se cacher derrière le secret-défense.

L’attitude visiblement hostile du Président de l’Assemblée nationale quand on veut éventrer le boa de l’est suscite des interrogations. Que veut-il cacher ? Que veulent-ils, tous, cacher ? On le saura bientôt. Tout le peuple congolais doit rester vigilant et ne pas hésiter à monter au charbon s’ils veulent encore nous imposer une sixième prorogation.

Kimikambo GONTCHO (+ 243 81 27 22 490)
Conscience nationale en action (CNA)

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