Mercredi, 12 janvier 2022-Président national du Rassemblement pour la Souveraineté et la Démocratie, RSD, le Docteur Ivan Ilunga a, au cours d’une interview accordée à Okapinews.net, salué le courage de caciques du Front Commun pour le Congo qui ont décidé de rejoindre le camp de la République. Il appelle ceux qui hésitent à s’allier rapidement à Fatshi pour faire décoller rapidement le pays et répondre aux besoins sociaux de la population. A en croire les propos de cet acteur politique, c’est diabolique de penser que Kabila reviendra au pouvoir en 2023.
Okapinews.net : quelle analyse faites-vous de la dernière traversée des caciques du FCC à l’union sacrée notamment Lumanu, Boshab, Okitundu …
Ivan Ilunga : C’est ici pour moi l’occasion de féliciter tous ceux qui étaient avec le Président Kabila et qui ont pris le courage de mettre leur intelligence et atouts au service de la République. Ils n’ont pas traversé vers le président Félix Tshisekedi, ils ont plutôt traversé vers la République. Au regard de l’aéropage politique actuel qu’il y est un groupe de gens qui se dise proche de Kabila et s’oppose à Félix Tshisekedi est inadmissible. On ne peut pas faire une opposition par procuration. On ne peut pas aujourd’hui renier la géostratégie fine d’Adolphe Lumanu, l’intelligence professorale du Professeur Evariste Boshab. Qui peut aujourd’hui redouter de la forte capacité diplomatique de Léonard She Okitundu ? Et donc, rester dans l’opposition était diabolique, voilà pourquoi ils ont décidé de rejoindre le chef de l’état. Il ne s’agit pas, à mon humble avis d’une traversée des dernières minutes, mais d’une prise de conscience que je salue et que je félicite.
O.N : Pensez-vous que la jeunesse a sa place dans la gestion de la Chose publique ?
I.I : Je profite pour éveiller la jeunesse qui doit soutenir le président de la République. Il y a 19 ans, combien de jeunes étaient dans le gouvernement ? Combien de jeunes étaient ministres ? Combien de jeunes étaient dans les entreprises publiques ? C’était un rêve ! Aujourd’hui, grâce au Président Tshisekedi, vous avez vu la montée en flèche de jeunes dans les instances de prise de décision. Je crois que le Président de la République a décidé de travailler avec la jeunesse et je saisis l’opportunité pour interpeller ceux qui sont restés au Front Commun pour le Congo, notamment les jeunes ; ceux qui pensent que Joseph Kabila va revenir en 2023, de se réveiller de leur sommeil car c’est diabolique de penser ainsi, qu’ils viennent travailler aux côtés du Chef de l’Etat pour la République. Nous n’avons que ce pays, nous n’avons pas un autre Congo, il ne faut pas continuer à rêver.
O.N : Vous avez été avec le président à Kananga, quel est votre point de vue par rapport à sa tournée dans différentes provinces ?
I.I : Pour moi, c’est une tournée de réconfort morale à sa base à la fois sociologique et politique. Après avoir passé environ un mois à l’Est de la République en bravant l’insécurité, quelques semaines au Grand Katanga, plusieurs jours dans le Grand Kasaï, le Président de la République s’est fait une idée de la souffrance de la population. Partout où il est passé, le Président a constaté que le pays était en réalité mort. Il n’y a pas d’infrastructures viables, pas d’eau, pas d’électricité, le social du congolais est animalisé,… La majorité de ses collaborateurs ne lui ont pas rendu la tâche facile parce qu’il a déployé les grands projets comme Tshikejelu, 100 jours…pour effectivement faire décoller le pays. En réalité, le président de la république devait palper aussitôt arrivé, des avancées significatives de ces projets, malheureusement, il était obligé de constater le ras-le-bol de tous les congolais. Le Chef de l’Etat a beaucoup de bonne volonté pour que le pays décolle, mais il n’est pas accompagné par des bonnes personnes. Beaucoup de gens qui étaient ses conseillers, ses collaborateurs les plus proches, certains ministres, avaient pour mission de se servir eux-mêmes en lieu et place de service la République. En gros, le président de la République s’est rendu compte du sous-développement du Congo profond. C’est à cause de ça qu’il a demandé à tous les ministres de travailler pour le développement à la base d’où le projet de 145 territoires.
O.N : Etes-vous pour un remaniement du gouvernement ?
I.I : Ce n’est pas une surprise, le gouvernement n’est pas actif. Le Chef de l’Etat l’a dit lui-même lors de son adresse à la nation. Il a reconnu qu’il se posait un problème de coordination à un certain niveau. Il a clairement dit qu’il n’était pas satisfait du travail abattu sur terrain. La population vit dans la misère malgré la bonne volonté du Chef de l’Etat. Le Président de la République n’a pas désigné des personnes qu’il fallait, il n’a pas mis sa confiance aux personnes qui étaient conscientes du développement de notre pays. Il a désigné certaines personnes qui voulaient satisfaire à leur leader en lieu et place de travailler pour l’intérêt du Congo. Donc, après trois ans, le Président de la République va devoir mettre les bouchées doubles pour choisir des personnes qu’il faut à la place qu’il faut afin de satisfaire les besoins de la population avant 2023. En des termes clairs, le Chef de l’Etat est dans l’obligation de refaire son équipe, mais aussi de travailler afin que la population, à l’horizon 2023, trouve son compte. Ceux qui sont aujourd’hui au gouvernement n’arrivent pas à donner aux peuples congolais ce qu’ils attendent. Il y a donc urgence de remanier rapidement le gouvernement pour permettre le décollage du pays. Le remaniement s’impose parce que nous avons besoin d’une nouvelle énergie, Félix Tshisekedi a besoin de nouvelles personnes, ceux qui peuvent braver le luxe, quitter leur 4*4, prendre des motos, aller dans le fin fond et lui dire ce qui doit être fait.
O.N : L’entourage du Président s’est illustré dans des bagarres et même des soupçons des malversations financières et corruption, en tant qu’acteur politique, qu’allez-vous donner si vous étiez à la place de Félix Tshisekedi ?
I.I : J’invite le chef de l’Etat a sanctionné sans autre forme de procédure ses conseillers qui se livrent dans les malversations financières et bagarre. Il doit refaire son équipe surtout ceux qui ne suivent pas la ligne de sa vision.
O.N : après l’installation des animateurs de la CENI, croyez-vous à la tenue des élections dans le délai constitutionnelle ?
I.I : Je tiens d’abord à préciser que ceux qui sont allés à la CENI cessent d’être acteurs politiques, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité. Ils sont désormais membre de cet organe d’appui à la démocratie. Sur les bruits qui ont émaillé la désignation des uns et des autres, je pense qu’il y a beaucoup de mauvaise foi parce que l’expertise de Dénis Kadima en termes d’organisation électorale sur le plan africain n’est pas contestée. Il a été prouvé qu’il a une expertise avérée en matière électorale et le Congo a besoin de son savoir. Vous devez savoir que la question de la spiritualité est une question de l’âme et non de la visibilité politique. L’Eglise catholique et l’ECC sont populaires dans nos âmes et non dans la vie politique. J’invite ici ces deux confessions religieuses à reculer et à s’occuper des âmes de ses fidèles en lieu et place de devenir aujourd’hui matelas pour certains acteurs politiques. Vous avez vu comment le fameux bloc patriotique est aujourd’hui dénudé de toutes valeurs, c’est un message. Qui peut aujourd’hui contester le caractère opposant de Didi Manara et Agée Matembo ? Ce sont des personnes très proches du régime Kabila mais qui a levé l’option de sauver la République parce que si jamais la CENI n’était pas au complet, on n’aurait pas des élections et donc ça allé être une projection à chaos. Le Président de la République a été sage. C’est ici l’occasion de féliciter les députés qui ont compris que nous avons qu’un seul pays. Il n’y a pas photo, il y aura bel et bien les élections dans le délai constitutionnel. Je ne vois pas Félix Antoine Tshisekedi, digne fils d’un leader qui a longuement réclamé la tenue des bonnes élections, recaler ou reculer au tour des élections. Laissons la CENI travailler !
Propos recueillis par Kevin INANA TSHIBALOKA