Samedi, 28 janvier 2023-La sénatrice Bijoux Goya quitte l’union sacrée de Tshisekedi. Dans une déclaration parvenue à Okapinews.net, elle dit prendre ses distances et reprendre sa liberté politique.
« je retire mon soutien au Président de la République et reprends ma liberté politique pour lutter aux côtés de la population qui croupit dans la misère et la pauvreté ».
Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration !
DÉCLARATION POLITIQUE
Très Chers Compatriotes, Mesdames et Messieurs, en vos titres et qualités respectifs,
Servir mon pays demeure le credo de mon engagement politique ancré sur les valeurs
démocratiques et républicaines.
Après plus de soixante (60) années d’indépendance, l’histoire de notre pays doit impérativement nous guider tous à bâtir, au cœur de l’Afrique, un Etat de droit et une Nation puissante et prospère, basée sur une véritable démocratie politique, économique,
sociale et culturelle.
C’est dans cette perspective que j’avais décidé de soutenir la candidature de Monsieur Félix- Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO à la magistrature suprême avant les élections de décembre 2018. A son ascension au pouvoir, le peuple congolais vivait pour sa première fois l’alternance pacifique et démocratique du pouvoir, aspiration d’un réel changement pour l’avenir du pays.
En mars 2019, réélue Sénatrice dans la province du Haut-Katanga, je faisais partie du noyau de treize (13) Sénateurs qui dès le début de la législature et bien avant-même les consultations nationales d’octobre et novembre 2020, avait réitéré l’engagement de soutenir et d’accompagner, contre vents et marées, le nouveau Président de la République dans sa vision caractérisée par des objectifs bien précis de son programme d’action durant l’exercice de son mandat au sommet de l’Etat. Il s’agissait notamment de :
l’amélioration du bien-être de la population;
la pacification de tout le territoire national et surtout le rétablissement de la sécurité et
de la paix à l’Est du pays;
– la lutte contre la pauvreté, la corruption, les détournements et les antivaleurs;
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la réhabilitation et la consolidation d’un État de droit tout en garantissant l’indépendance de la justice et les droits de l’homme ; le développement des milieux urbains et ruraux ; la gratuité de l’enseignement ; le fonctionnement sain et efficace des institutions du pays ; la transcendance des clivages ethniques, tribaux et sociologiques ;
la gestion orthodoxe du portefeuille de L’état et de la territoriale; la mise en place d’une Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) consensuelle et la réforme objective de la loi électorale pour l’organisation, dans les délais constitutionnels, d’un processus électoral libre, transparent, apaisée et démocratique.
Fort malheureusement, de nos jours, les conditions de vie au pays continuent à se dégrader et d’aucuns croyaient qu’après la rupture de la coalition entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le Changement (CASH) ainsi que la mise en place de l’Union Sacré de la Nation, la situation du pays allait sortir de l’ornière.
Bien au contraire, elle évolue de mal en pis et je me demande si la démarche entreprise pour créer la fameuse Union sacrée de la nation visait vraisemblablement la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays ou le basculement de la majorité au Parlement pour instaurer, par la suite, une dictature au pays.
La deuxième hypothèse me parait très probable au vu des réalités vécues au quotidien par la population. Pour illustration, je rappelle les péripéties ci-après :
l’instrumentalisation de la justice et les détournements à répétition des deniers publics; l’imposition illégale et momentanée de la taxe du Registre des Appareils Mobiles (RAM) au détriment de la population; –
– l’affairisme, le clientélisme et l’amateurisme au sommet de l’Etat ; la signature des accords internationaux non soumis à ratification sans en informer le –
Parlement considéré comme une caisse de résonnance; l’occupation d’une partie de l’Est du pays et la recrudescence de l’insécurité dans cette partie du territoire malgré l’état de siège; –
– la partialité dans la nomination des Hauts magistrats, des mandataires publics et la désignation des membres de la CENI;
– la réforme subjective de la loi électorale;
les violations des droits de l’Homme et l’accroissement du tribalisme dans le pays; le dépassement budgétaire pour des intérêts égoïstes, Bref, la plupart des erreurs décriées par le passé sont commises aujourd’hui sans vergogne et sont devenues comme un mode de gestion de la «< Res publica». –
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Face à cette gestion sombre et chaotique, le régime en place a suffisamment démontré ses limites et son incapacité à relever les défis tant attendus par la population en dépit de tous les efforts fournis par le Gouvernement pour redresser la situation socio-économique du pays.
C’est pourquoi, pour toutes les raisons évoquées ci-haut, je retire mon soutien au Président de la République et reprends ma liberté politique pour lutter aux côtés de la population qui croupit dans la misère et la pauvreté en dépit de nombreuses richesses que regorgent notre pays et qui ne profitent qu’à un groupe de personnes mieux placées à la tête du pays.
Tirant toutes les conséquences politiques qui découlent de cette déclaration, je démissionne de mon poste de Président du Groupe politique « Les Démocrates » au Sénat, et m’inscris sur la liste des Sénateurs non-inscrits de notre chambre.
Par ailleurs, je reste ouverte à toute Alliance politique engagée à promouvoir la bonne gouvernance caractérisée par une gestion responsable et orthodoxe des affaires et des ressources publiques.
Enfin, en prévision des prochaines élections prévues à la fin de cette année, j’invite tous les Congolais, en âge de voter, et surtout les femmes, symbole du fondement de toute société, d’aller s’enrôler massivement aux centres d’identification et d’enrôlement ouverts par la CENI pour faire un choix utile dans l’intérêt supérieur de la Nation congolaise.
Que vive la République démocratique du Congo ! Que vive le peuple congolais! Que Dieu bénisse notre pays!
Fait à Lubumbashi, le 28 janvier 2023
Sénatrice GOYA KITENGE Bijou