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RDC : « l’autodéfense est un droit non négociable » (Tribune)

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Samedi, 11 septembre 2021-Selon un article de l’Agence Congolaise de Presse (ACP) du jeudi 09 septembre, le général major Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur de province du Nord Kivu, a accusé les acteurs politiques et des mouvements citoyens qui appellent à l’autodéfense de manipuler la population. Pour lui, il faut laisser l’armée continuer à faire son travail.

La première question pour lui aurait de savoir le pourquoi ces appels à l’autodéfense. Dans son « Rapport Monitoring de la situation sécuritaire en territoires de Beni, Irumu et Mambasa au cours des quatre premiers mois de l’état de siège » le député national Jean-Baptiste Kasekwa fait un bilan impitoyable de l’échec de l’état de siège, avec l’accroissement des tueries au lieu du recul annoncé.

Il pointe du doigt la passivité de l’autorité militaire, même lorsqu’elle est alertée par avance par les populations de mouvements suspects qui se traduiront par la suite en massacres.

A ces chiffres et accusations précis, le général Ekenge n’apporte pas une seule réponse. Il faut dire que c’est le mode de communication de notre armée (communiquer par la non-communication) parce que quatre mois plus tôt, Bintou Keita, la représentante de la MONUSCO, relayée par l’ambassadeur américain Mike Hammer, déclarait : « Ce n’est pas la MONUSCO qui vous tue, mais c’est votre Armée et votre gouvernement », et jusqu’à ce jour, l’armée ne l’a démentie. Avant de nous intimider, répondez à BIntou Keita, cher Général-Major !

Les populations ont remarqué aussi le refus énergique du président de l’Assemblée nationale d’accorder la parole au député Kasekwa lorsqu’il a voulu faire le rapport ci-haut évoqué.

Nous présumons que c’est à son corps défendant que l’élu du Nord Kivu s’est résolu à le déposer aux bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat et à le publier.

Et quand la même attitude de silence s’observe chez le Président de la République et chez le Chef du Gouvernement, qui peut empêcher le peuple le peuple de conclure, avec les anges et tous les saints, qu’il a été abandonné par les institutions ?

Au lieu de nier le soleil quand bien même à son midi, reconnaissons la déroute et ses causes : notre armée est infiltrée et corrompue, et nos dirigeants sont sous la coupe des puissances qui ont décrété l’éclatement du Congo.

Dès lors, se contenter d’attendre que l’armée fasse le travail qu’elle n’a pas su faire quand elle était encore une armée, ou que le Président de la République sorte une prouesse libératoire de sa besace est de l’inconscience; il y a des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Que faire alors ? Une seule réponse : l’autodéfense : « aide-toi et le ciel t’aidera ».

La seule question qui vaille la peine dans la situation actuelle est de savoir comment articuler cette autodéfense en harmonie au sein d’un état de droit. Aucune constitution ni loi au monde n’interdit l’autodéfense, justement parce que l’autodéfense est un droit fondamental, et un droit fondamental, non négociable par définition, se place au-dessus de toute constitution. C’est pour affirmer cette vérité universelle que l’Amérique a inscrit le droit du port d’arme dans sa constitution.

A titre d’exemple, les patrouilles citoyennes ont mis fin aux tueries au quartier Keshero de Goma en 2007 à l’époque du RCD. Mieux, elles avaient démontré que les militaires étaient de mèche avec les tueurs. Or, combien de fois n’a-t-on vu les populations accuser la police et l’armée de participation à des actes de pillage durant cet état de siège ?

Non à la peur, non à l’intimidation. Nous soutenons l’autodéfense dans le sens où nous venons de le définir, une légitime défense organisée. Nous appelons tous les leaders et les députés provinciaux et nationaux à organiser le peuple, comme nous y exhortait déjà Laurent-Désiré Kabila : « Organisez-vous, prenez-vous en charge » disait-il. Nous appelons l’état à approcher les leaders des populations pour collaborer au lieu de se faire le complice de ceux que LDK désignait déjà sans langue de bois.

Kimikambo Gontcho, whatsApp +243 81 27 22 490,
Conscience nationale en action,

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