Mercredi, 25 mai 2022-Trente et neuf ans déjà, jour pour jour, depuis qu’a été inauguré le Pont Maréchal jeté sur le fleuve Congo, en aval de la ville portuaire de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, et lequel relie ses deux rives partant de Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, à l’Océan Atlantique, mérite, somme toute, une cure de jouvence.
Cela est d’autant plus vrai car, depuis sa construction dans le cadre de la coopération congolo-nippone par le consortium de firmes japonaises, cette belle œuvre technologique et architecturale long de 722 m présente aujourd’hui des fissures et autres nids de poules sur toute la surface de sa chaussée entièrement couverte d’asphalte et qui, suite à ce qui précède, font pénétrer les eaux des pluies qui rendent de plus en plus en ruine sa plate métallique ; constituant ainsi un danger permanent pour ses nombreux usagers.
Ce n’est pas tout. Des dizaines de maisons d’habitation construites en violation des normes urbanistiques et foncières en vigueur ainsi que des récents investissements qui sont des propriétés des opérateurs économiques locaux et d’ailleurs qui l’environnent et qui y exploitent toutes les sortes d’activités lucratives, font également fragiliser, sans pour autant qu’ils ne le sachent, l’ossature de cet ouvrage présentement classé au 69 ème rang des ponts les plus longs de notre planète.
Malheureusement, tous ces hommes d’affaires qui sont à compter parmi les destructeurs de cette œuvre de merveille technologie, n’ont jamais contribué, ne serait-ce pour un iota, pour sa maintenance généralement trop coûteuse.
En plus, le flux de trafic des véhicules de gros tonnage aussi bien en partance qu’en provenance des différents ports maritimes internationaux établis au Kongo Central, à l’occurrence celui du MGT, est aussi de beaucoup à la destruction à petit feu de ce bijou ; lequel constitue en outre un haut lieu touristique qui fait la grande fierté non seulement de la ville de Matadi et de la province du Kongo Central ; mais aussi et surtout de toute la République Démocratique du Congo.
Raison pour laquelle, dans son adresse de circonstance à l’occasion de l’an 39 de l’inauguration de ce pont célébrée il y a quelques jours avec faste à Matadi, Gloria Tuluka, Directrice Générale de l’Organisation pour l’équipement Banana – Kinshasa, avait, au vu du danger qui guette ce pont, eu des mots justes pour solliciter l’accompagnement du Gouvernement de la République dans la préservation des acquis de cet ouvrage.
Et pour y parvenir, il faut à tout prix amorcer, dans un temps record, les travaux jugés prioritaires pour sa stabilité et sa sérénité.
Il s’agit, entre autres, ceux du remplacement de son ancienne couche d’asphalte par une nouvelle qui, concrètement et selon le maître d’ouvrage, devraient se réaliser chaque 25 ans après mais hélas.
C’est autant dire que ces travaux connaissent un grand retard de près de 14 ans déjà. C’est qui, du reste, est inconcevable et très fatale tant pour cet ouvrage que pour ses nombreux usagers.
D’où le cri d’alarme de Gloria Tuluka, la Directrice Générale de l’OEBK, en direction du tout premier warrior Jean Michel Samba Lukonde appelé urgemment à instruire au plus vite son Gouvernement devant obligatoirement accompagner l’entreprise ayant la gestion du Pont Maréchal dans ses attributions pour la préservation sans faille de cet ouvrage dont l’importance dans l’économie de la République Démocratique du Congo n’est plus à démontrer.
Dieudonné MUAKA DIMBI