
Samedi, 8 octobre 2022-Près d’un mois seulement après l’évasion de 12 détenus de la prison centrale du Camp Molayi de Matadi et, à partir du Tribunal de Grande Instance de cette ville portuaire où ils étaient conduits pour être jugés, un autre cas jugé le plus spectaculaire, a été enregistré dans l’après-midi d’hier vendredi 7 octobre 2022 aux environs de 16 heures à cet unique centre pénitentiaire que compte le chef-lieu de la province du Kongo Central.
Selon les bribes d’informations recueillies à chaud, les 202 prisonniers qui se sont évadés de cette maison de correction sur les 658 qu’il comptait, ont tout simplement profité de la dispute entre deux éléments de la police commis à leur garde ; laquelle dispute s’est malheureusement soldée par la mort de l’un d’entre eux lâchement abattu par son collègue touché, lui aussi, par une balle réelle à la jambe, pour s’évaporer dans la nature.
Les nombreux tirs de sommation actionnés par les policiers commis à la surveillance de cette prison en vue d’intimider les détenus et, éventuellement, les contraindre de regagner leurs cellules au sein de cette prison, ont permis à ces derniers de récupérer seulement 24 d’entre eux.
À noter que le bilan, après les échauffourées qui s’en étaient suivis entre les policiers, d’une part, et les évadés, d’autre part, a fait état de 12 blessés graves. Parmi lesquels 1 policier en état très critique qui a été acheminé d’urgence au centre de santé de la police du Camp Soyo où il est interné.
Aussitôt informés de cette énième évasion, Anne Marie Tsasa Mbuzi et Papy Mambo Luamba, tous les deux ministres provinciaux en charge respectivement de la justice et droits humains et de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, ont effectué sur le lieu pour faire non seulement le constat ; mais aussi dresser un rapport détaillé et circonstancié à soumettre au Gouverneur Guy Bandu Ndungidi.
Pour le commun des mortels, cette évasion déplorable des détenus, est venue davantage augmenter le taux d’insécurité à Matadi tout comme elle vient de créer une psychose généralisée dans le chef de la population de cette ville qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Étant donné que parmi ces évadés figurent en grand nombre des criminels habitués à semer la panique et la désolation dans plusieurs foyers de cette ville.
Il sied toutefois de signaler qu’aucun détenu n’a pu sortir par la porte principale de ladite prison verrouillée à outrance et où des tirs nourris se faisaient déjà entendre avant même que le drame ne se produise.
Tous ceux des prisonniers qui se sont furtivement échappés à la vigilance des éléments placés tout autour du mirador servant de la tour d’observation de ce centre pénitentiaire, ont escaladé le mur avant de prendre la poudre d’escampette et s’enfuir de façon éparpillée à travers la cité en s’infiltrant dans la masse vers les ruelles de la commune de Nzanza.
L’un des responsables de cette prison qui a requis l’anonymat a laissé entendre que ce cas d’évasion est la troisième vécu à Matadi après ceux du 22 novembre 2021 et de fin août de l’année en cours.
Ce qui devrait interpeller les décideurs sensés de prendre dès lors toutes les dispositions qui s’imposent. Notamment en renforçant davantage la sécurité au sein de cette prison afin que de tels cas ne puissent plus se répéter.
Dieudonné MUAKA DIMBI
