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RDC-État de siège : le sort en est jeté (Tribune)

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4 mai 2021-Il l’avait annoncé, il l’a fait : le Président de la République vient de proclamer l’ét TVat de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu. Nous étions nombreux à être contre, à tout le moins sceptiques, il est passé outre, et c’est son droit le plus absolu en tant que Chef de l’État. Dans son allocution, Félix Tshisekedi a fait part de sa douleur, de sa commisération devant les souffrances intenables des populations de l’est, et a réaffirmé sa volonté de mettre fin rapidement au calvaire.

La réaction à son adresse n’a pas été une clameur de joie, comme il y en a eu une à Goma lorsqu’une rumeur avait fait état de la mort de Kagame, à l’époque du M23. Pas de liesse non plus comme à l’arrivée de l’AFDL venant chasser Mobutu. Voilà des gens qui vont être sauvés mais qui n’applaudissent pas le sauveur. Un tel silence doit donner à réfléchir.

On suppose que les populations s’accordent le temps de l’observation. Car d’avoir longtemps reproché au Chef de l’État de ne rien faire, elles ne sauraient s’opposer à sa décision sans être accusées de vouloir une chose et son contraire. L’amour n’existe pas, n’existent que les preuves de l’amour disait Koffi Olomide. Il faut attendre durant ces trente jours pour voir s’il y aura ou pas des signaux et des signaux fermes. Par exemple, désigner une autorité militaire au profil suspect serait un mauvais signal. Mauvais profil c’est notamment un officier de nationalité douteuse, ou même originaire de l’est. Notamment aussi un parvenu (il y en a beaucoup), un affairiste notoire (il y en a moult). En revanche, un chef clean ayant l’assentiment des populations (il y en a) pourra être un encouragement à la collaboration avec les populations.

Mais l’évaluation ne portera pas que sur le front. Quid de l’audit de l’armée ? Que signifie perquisitions si les infiltrés étrangers, les affairistes et les fictifs continuent à faire la fête dans l’armée ? S’il n’est rien fait de ce côté, l’état de siège pourrait avoir servi de diversion. Est-ce le moment d’introduire subrepticement, à la faveur de l’état de siège, les fameuses opérations militaires conjointes avec l’armée rwandaise sur le sol congolais ? En tous cas, on n’a pas besoin d’eux pour les perquisitions. Pas plus qu’on n’a besoin des Kenyans pour ça. La confiance n’exclut pas le contrôle.

État de siège ne signifie pas non plus qu’il faut oublier la MONUSCO. Nous la soupçonnons d’avoir influencé, comme la communauté internationale sait si bien le faire partout en Afrique, en se cachant derrière des problèmes locaux, pour échapper à la colère populaire contre elle. Pour cela, il faut que les Congolais continuent à manifester contre cette force d’occupation qui n’a servi à rien pendant vingt ans. Nous les Kinois et les autres provinces devons continuer à rouspéter et manifester ainsi notre solidarité avec le Congo du Nord Kivu et de l’Ituri privé du droit de manifester par l’état de siège.

En conclusion, nous recommandons aux populations des régions concernées de soutenir le Chef de l’État en respectant les prescrits de l’état de siège et en collaborant avec les autorités militaires. Trente jours ce n’est pas trop, surtout si on reste vigilants et solidaires. Donc, tous derrière le Président Félix Tshisekedi, pendant ces trente jours. Si l’état de siège se décrète, la confiance, elle, ne se décrète pas mais se gagne par les actes et les preuves.

Serge Gontcho di Spiritu Sanctu (+243 81 27 22 490)
Conscience nationale en action

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