Communiqué Officiel du Mouvement du 23 mars
Nous sommes très préoccupés par les discours d’appel à la violence lancé par les autorités provinciales du Nord Kivu à la population de Goma. En effet, au cours d’une parade policière organisée ce 25 mai 2022 à Goma, le Commissaire Général de la Police Nationale du Nord-Kivu, le Commissaire divisionnaire adjoint ABA VAN ANG a demandé à la population de la ville de Goma de prendre les marchettes pour empêcher la chute de la ville entre les mains du M23
Nous savons tous comment ce genre d’appel à la violence finissent, surtout dans un environnement où les discours de haine ethnique et de xénophobie ont une histoire triste dont les plaies béantes peinent à se cicatriser des décennies plus tard.
Il est totalement irresponsable que, dans l’une des provinces habitées depuis une vingtaine d’années par des leaders sociopolitiques et des miliciens rwandais qui avaient fait recours à ce genre des discours pour perpétrer le génocide de 1994 dans leur pays, une autorité provinciale demande à la population de recourir à la machette pour soutenir les forces armées qui sont des professionnels de la guerre
L’on sait tous comment ce genre des discours a transformé chez nos voisins une partie de leurs paisibles populations en des redoutables sanguinaires dont le nom INTERAHAMWE est resté tristement gravé dans la mémoire du Génocide.
Pourtant, il existe plusieurs manières de soutenir l’armée par la population sans faire usage
ni des armes blanches moins encore des armes à feu.
Soupçonné de collaboration avec le M23 parce qu’il appartiendrait à la communauté Tutsi de par son nom, un officier supérieur des FARDC répondant au Nom de BIRHUMANA MUSHAGALUSA, portant le grade de colonel, a été exécuté ce mercredi 25 mai 2022 par ses collègues alors qu’en réalité il est issu de la communauté SHI
Dans la même journée d’hier, plusieurs soldats FARDC d’expression rwandophone blessés de guerre vivant dans le Camp militaire de KATINDO ont été arrêtés par leur hiérarchie toujours sous le même prétexte de collaboration avec le M23. Ils ont été conduits à une destination inconnue
Rappelons que, dans les combats qui ont opposé, la fin de l’année dernière et le début de cette année, les FARDC aux groupes armés dans le Sud-Kivu, plusieurs officiers et soldats de la communauté banyamulenge qui combattaient sous le drapeau au sein des FARDC ont été brûlés vifs pour certains et pour d’autres exécutés soit par leurs collègues soit par une population surexcitée par ce type des discours.
Une fois de plus, nous appelons les responsables de la MONUSCO à faire usage du principe de VETTING et CONDITIONNALITE pour se rassurer que les Nations Unies n’apportent aucun soutien substantiel à une Armée qui se rallie à des génocidaires, qui recourt à des exécutions extrajudiciaires de ses propres soldats pour leur appartenance ethnique et qui appelle la population à faire usage des machettes pour perpétrer la violence.
Retenons, enfin, que dans un communiqué sorti le 25 mai dernier, les groupes armés représentant le visage congolais des FDLR à savoir CMC/FDP, APCLS et ANCOH/AFDP viennent de reconnaitre leur collusion avec les FARDC dans la guerre que nous impose l’Armée Gouvernementale.
Fait à Sarambwe, le 26 mai 2022
Le porte-parole de l’ARC/M23
Major Willy NGOMA