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Coopération

Le Pr Ahmed Emedi : « La Turquie est dans le peloton de tête de cinq pays avec lesquels la RDC coopère le plus » !

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Lundi, 21 février 2022-Pour dégager l’enjeu de la visite officielle du Président Erdogan en RDC et plus généralement faire le point des relations congolo-turques, Forum des As a abordé le Pr Ahmed Emedi Useni, premier congolais proclamé docteur en droit en Turquie. Fruit de la coopération entre les deux pays, Ahmed Emedi Useni est titulaire des cours dans les universités en Turquie, en Chypre et en RDC. Interview.

Qu’est ce que la RDC peut attendre concrètement de la Turquie en terme de coopération ?

Je pense que depuis quelques années déjà, la coopération Turco-congolaise se porte bien dans plusieurs secteurs dont notamment l’éducation avec des milliers de jeunes congolais qui étudient en Turquie généralement grâce aux bourses d’études du gouvernement turc et celles des quelques associations philanthropiques turques. Je pense aussi au secteur commercial avec l’accroissement continu du volume des échanges commerciaux environnant 5 milliards de dollars par an, la suppression des visas pour certaines catégories des citoyens de deux pays. Quant au volet militaro-sécuritaire (je ne serai malheureusement pas loin sue ce domaine pour ne pas me départir de mes obligations de réserve bien que j’en sais un peu plus) etc.

À ce jour, je pense qu’il est seulement nécessaire de rendre plus visuelle ladite coopération comme les deux Chefs d’États le font depuis les deux successives visites officielles du Président Félix Tshisekedi à Ankara et à Istanbul au Sommet Turquie – Afrique et celle du Président Erdogan de ce jour.

Plusieurs gros contrats d’investissements ont déjà été conclus dont celui avec la société TORKAM évalué à près de 8 milliards de dollars américains et d’autres contrats d’investissements encore sont en voie de conclusion. Il nous faudra bien nous prémunir avec des moyens nécessaires pour assurer le bon suivi d’exécution.

A quoi attribuez- vous la faible présence d’investisseurs turcs en RDC ?

Je ne vois pas de faiblesse du taux d’investissements Turcs en RDC car, les Turcs sont de plus en plus présents dans plusieurs secteurs d’activités économiques en RDC dont notamment le BTP, l’hydro-électricité, les mines, l’habillement etc. Je pense que me référant aujourd’hui aux statistiques gouvernementales, la Turquie est dans le lot des premiers cinq (05) pays avec lesquels la RDC coopère plus sur le plan économique. Mais, au regard des nombreuses potentialités dont regorgent les deux pays, et grâce à la volonté commune manifestée par les deux Chefs d’États d’intensifier cette coopération, un miracle est possible.

Vous êtes professeur et vous avez été formé en Turquie. Qu’elles sont les filières d’enseignement autour desquelles peut graviter la coopération scientifique entre les deux pays?

Personnellement, je suis favorable à ce que nous privilégions les filières TECHNIQUES dans le processus d’intensification de cette coopération scientifique surtout que la Turquie est parmi les pays du monde qui sont les mieux côtés dans ces filières techniques comme le génie civile, la géologie, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, etc.

En plus, je souhaiterais que les universités congolaises se réveillent en cherchant des partenaires universitaires avec lesquels elles peuvent davantage coopérer dans des programmes du genre ERASMUS pour permettre aussi aux jeunes étudiants Turcs de venir apprendre des domaines spécifiques dans nos Universités congolaises.

Est- il facile pour un Africain de s’intégrer dans la société turque?

Je pense que tout dépend de la préparation et des opportunités. S’il faut que je parle de mon cas particulier, mon intégration dans la société turque a été facile car, en me rendant en Turquie pour poursuivre mes études de Master II d’abord puis, celles de Doctorat grâce à la bourse du Gouvernement turc, j’étais conscient des raisons de mon voyage et j’ai tout fait pour atteindre mon idéal nonobstant les quelques difficultés de parcours. Aujourd’hui, des milliers d’autres jeunes Africains dont en Turquie pour des raisons nobles (études, affaires, stage …), je me félicite pour ce résultat. Je suis désolé cependant de voir plusieurs autres jeunes africains dans les rues d’Istanbul ou d’Ankara en train de se perdre par manque d’idéal surtout que la plupart ont quitté le continent africain après y avoir perdu l’espoir. Ne s’étant pas bien préparés avant le voyage, ils se perdent davantage.

Article tiré de FORUM DES AS

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