6 juillet 2021-C’est depuis lundi 05 juillet 2021 que la chambre haute du Parlement a autorisé les poursuites judiciaires contre le sénateur Augustin Matata Ponyo, après qu’un nouveau réquisitoire lui a été déposé mardi 29 juin dernier, par le procureur général près la Cour constitutionnelle, sollicitant l’autorisation des poursuites judiciaires contre cet ancien Premier ministre de Joseph Kabila dans l’affaire de dédommagement des commerçants étrangers entre 1973 et 1974, victimes des mesures de la zaïrianisation.
Au lendemain de cette importante décision du Sénat, d’aucuns tranchent et font croire que la chambre haute du Parlement congolais a lâché Augustin Matata Ponyo et l’a livré à la justice.
Cependant, pour Maitre Willy Wenga, avocat au barreau de Kinshasa-Gombe, le Sénat n’a pas livré cet ex-premier ministre à la justice, mais plutôt la chambre a offert à la justice des possibilités de faire son travail.
Cet avocat rappelle aussi que le bureau du Sénat en autorisant les poursuites contre Matata Ponyo, n’a fait que répondre aux exigences de la constitution et de la loi.
« Donc le bureau en décidant d’autoriser la poursuite du sénateur Matata et par ricochet levée ses immunités, n’a fait que répondre aux exigences de la constitution et de la loi. En le faisant et contrairement à certaines opinions, le Sénat n’a pas livré le sénateur Matata, mais a permis à la justice de faire son travail, laquelle justice peut arriver à un non lieu. Elle peut arriver au classement sans suite, peut arriver aux preuves insuffisantes, peut arriver à établir la culpabilité du sénateur », explique Maitre Willy Wenga.
Il ajoute par ailleurs que le fait pour le bureau du Sénat de voter pour les poursuites contre ce sénateur ne signifie pas absolument qu’il sera condamné, étant donné que c’est devant la justice qu’on doit être reconnu coupable ou blanchi, selon les moyens de la défense.
En rappel, la justice congolaise obtient finalement la levée des immunités du sénateur Matata Ponyo, après le raté dans l’affaire du parc Agro-industriel de Bukanga Lonzo, où il est accusé d’être auteur moral de la débâcle de ce projet agro-industriel.
Didy MUHINDO