Vendredi, 13 septembre 2024-Le respect de la parole est une valeur cardinale et un indicateur de confiance et ou de méfiance à l’égard d’un individu dans une société. Il permet de juger de la fiabilité et de la crédibilité d’un personnage, quelle que soit sa position sociale et à plus forte raison, s’il assume la charge de président de la république. Celle-ci confère à celui qui l’exerce une responsabilité de parole et d’attitude qu’aucune dérive ne saurait justifier. Elle est recouverte d’un énorme potentiel de dignité. Et celle-ci regroupe l’intégrité, la fiabilité et le respect de la parole donnée.
Or, après s’être illustré dans l’art de « retourner sa veste » d’abord à la suite de l’accord de Genève en 2018, ensuite, dès janvier 2019, hélas, le président Tshisekedi n’avait pas hésité de torpiller la mise en œuvre de la charte du CACH signée pourtant tambour battant à Nairobi.
Un an plus tard, sous son impulsion, l’accord de gouvernement FCC-CACH conclu avec son prédécesseur Joseph Kabila volait en éclat. Et depuis, sa gouvernance émaillée des actes de renoncement à ses engagements même les plus simples, se distingue désormais par une panoplie de promesses sans lendemain faites au gré des occasions à la Nation sans jamais rendre des comptes de ses revirements.
Quoique cette réalité ne semble pas dériver d’un simple concours de circonstance, et loin s’en faut. Au-delà de cette inconstance chronique, faut-il déceler un trait de caractère ancré dans un tempérament incompatible avec la fonction ô combien prestigieuse de « Président de la République » ? La question reste en suspens.
En définitive, aussi bien comme Président de la République qu’en tant que partenaire dans les relations internationales, notre président a factuellement démontré qu’il n’est ni fiable ni digne de confiance.
Selon la tradition républicaine, l’allocution présidentielle procède d’un exercice personnel qui ne peut être justifié que pour l’annonce de décisions importantes : la parole a alors valeur d’action par sa transmutation en valeur symbolique irrécusable. Or tout au long de ces 6 dernières années, particulièrement à l’occasion des discours tantôt d’adresses à la nation tantôt en conférences de presse, le Chef de l’Etat aura souvent livré au peuple congolais des prestations oratoires truffées de rhétorique pour le moins hasardeuses. Le voilà toujours prompt à parjurer, à proférer de menaces, à se dédire voire à trouver des boucs émissaires pour se dédouaner de ses propres revirements.
Toujours rompu à l’exercice du « Parler pour Parler », on serait ainsi en droit de s’interroger si Félix Tshisekedi a bien compris quel statut revêt la parole d’un Chef de l’Etat ainsi que l’implication que celle-ci impose sur la marche du pays.
Cette vérité crue est valable pour tous les partenaires avec lesquels il a entrepris une action ou opéré une approche en ce sens. Il a fait du reniement une arme politique fatale au point de renoncer sans remords à chacun de ses engagements et ce, sans aucune précaution d’usage. Son talent pour le déni et le reniement est sans pareil. Sa parole a fait de lui, l’As de la rétractation.
A la longue, on finit par comprendre que le chef de l’État n’a pas de parole. Et quand il veut s’en servir, il ne la respecte pas ! Le seul engagement qu’il respecte, du moins jusque-là, c’est de ne jamais respecter l’engagement qu’il prend. Il a fait sien, l’adage selon lequel les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Nous y reviendrons.
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Claudel-André Lubaya