Okapinews.net
PolitiqueUne

RDC : Catholiques et protestants pour un dialogue franc des parties !

publicite-candidat

Jeudi, 29 septembre 2022-«Malgré la loi électorale, il reste des préalables sur lesquels les protagonistes doivent se mettre d’accord», explique le Pasteur Eric Senga, porte-parole de L’ECC.

L’Eglise catholique romaine et l’Eglise du Christ au Congo (ECC), maintiennent allumée, la flamme de leur plaidoyer pour un consensus autour du processus électoral en cours au pays. Aussi, ces deux principales confessions religieuses, comptées non sans raison parmi les plus anciennes en RD Congo, poursuivent-elles leur «croisade» sur fond de dialogue avec les parties prenantes aux nouvelles élections générales prévues en 2023.

Expliquant la démarche des deux Eglises, le pasteur Eric Senga, porte-parole de l’ECC, souligne que les conciliabules qu’ils préconisent n’ont rien à voir avec le fameux partage de gâteau, dont sont coutumiers les acteurs politiques. Bien au contraire. Selon lui, la rencontre avec les protagonistes à l’actuel processus électoral est une démarche citoyenne et traduit l’attachement des responsables de l’Eglise catholique de Rome et ceux de l’Eglise protestante au Congo, à un processus totalement dépouillé de germes d’éventuels conflits.

«Le dialogue que nous prônons entre les différents acteurs, ne doit pas être pris dans le sens politicien de partage de responsabilités ou de pouvoir. Il s’agit plutôt, des pourparlers autour de la recherche de consensus sur certains points essentiels. Notre objectif est de garantir au processus électoral en cours, son caractère transparent, libre, démocratique et apaisé tant souhaité», explique-t-il sur les ondes de TOP Congo FM, une radio privée émettant de Kinshasa.

DES CONTACTS POUR QUELLE FINALITE ?

D’aucuns pourraient s’interroger sur l’opportunité de la démarche actuelle des deux Eglises, après que la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI), a déjà été mise en place et ses animateurs, investis de plein pouvoir. Subsidiairement, à quel résultat pourrait s’attendre ces gardiens de la foi chrétienne, dès lors que la loi électorale a été promulguée et même publiée dans le Journal officiel du pays ?

A priori, des esprits sceptiques pourraient avoir toutes les raisons de s’interroger. Et peut-être même de n’accorder aux prélats catholiques et aux pasteurs de l’ECC, la moindre chance de réussir dans leur approche. Car, diraient-ils, le plus difficile a déjà été fait. Entre autres, le choix des membres de la nouvelle équipe de la Centrale électorale.

Exit toute intention délibérée de remuer le couteau dans la plaie, l’opinion se souviendra néanmoins, que l’Eglise catholique romaine et l’ECC, toutes deux membres du présidium de la plateforme Confessions religieuses sur la désignation des animateurs de la CENI, avaient quitté la table des discussions en octobre 2021. Justement, à cause de l’absence de consensus entre les six autres membres de la plateforme. A savoir, les Eglises de réveil conduites par leur Représentant Dodo Kamba Balanganayi, les Orthodoxes, les musulmans, les Kimbanguistes, l’Armée du salut et les églises indépendantes.

Dans la même veine, dix huit partenaires de la RDC avaient regretté l’absence de consensus dans la désignation des membres de la CENI. Dans une déclaration conjointe rendue publique le 26 octobre dernier, les dix-huit pays avaient estimé que le consensus est un élément important pour renforcer la confiance à l’égard du processus électoral à venir. L’Allemagne, la Belgique, le Canada, la Corée du Sud, l’Espagne, les États-Unis, la France, la Grèce, l’Italie, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la Tchéquie et l’Union européenne, tous signataires de ladite déclaration, avaient réaffirmé leur attachement aux principes partagés de transparence, d’inclusion, d’impartialité et de crédibilité du prochain scrutin, constitutionnellement prévu en 2023 en RD Congo.

LES PRÉALABLES

En dépit du fait que la loi électorale ait été votée dans les deux chambres du Parlement, dans les conditions connues des observateurs avertis, le pasteur Eric Senga note qu’il reste, cependant, des préalables sur lesquels les parties au processus devraient impérativement se mettre d’accord. A savoir, le calendrier électoral, les mesures d’application et la cartographie électorale.

Selon les deux confessions religieuses, il s’agit-là des étapes non des moindres, qui exigent le consentement, l’accord de tous pour consolider la démocratie et la stabilité en RD Congo.

Il faut rappeler également que la démarche actuelle des Catholiques et des Protestants, en rapport avec la recherche du consensus autour des préalables à la tenue des élections de 2023, s’inscrit dans la logique de la recommandation du G18, faite aux dirigeants congolais, dans leur déclaration conjointe sus-évoquée.

«(…) A cette fin, les prochaines étapes cruciales incluront la révision de la loi électorale qui doit renfoncer les mécanismes de contrôle et de transparence, le lancement effectif du processus d’identification et d’enrôlement des électeurs, ainsi que l’établissement d’un budget idoine et d’un calendrier électoral respectant les échéances constitutionnelles», avaient écrit les 18 partenaires de la RD Congo.

A tous égards, les débats à ce jour, ne portent plus sur le bureau de la CENI. Plutôt, sur la recherche de l’adhésion de tous les acteurs concernés au processus électoral aux fins de renforcer leur confiance en celui-ci. Il s’agit, notamment, des partis politiques et de la Société civile dans leur rôle de sensibiliser leurs membres respectifs au civisme électoral, voulu comme antidote aux conflits pré et postélectoraux.

Grevisse KABREL/FORUM DES AS

publicite-candidat

Liens Pertinents