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Journée internationale des personnes disparues : À Beni, des familles d’otages des ADF entre désespoir et incertitude !

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Samedi, 30 août 2024-Depuis plusieurs années, des groupes armés, notamment les ADF, enlèvent des personnes dans la région de Beni, marquée par la violence et l’incertitude. De nombreuses familles vivent dans l’angoisse depuis la disparition de leurs proches.

Ce vendredi 30 août 2024, à l’occasion de la Journée internationale des personnes disparues, nous avons rencontré des familles sans nouvelles de leurs proches. Elles sont rongées par la tristesse, le désespoir et la nostalgie.

Asinata SIVIHOLYA n’a aucune nouvelle de ses deux frères depuis trois ans, enlevés à Kainama.

Elle confie qu’au fil des années, le chagrin et le désespoir se sont installés dans sa vie. Asinata exhorte le gouvernement à mener des recherches pour retrouver les otages des ADF.

« Ils ont disparu sur la route de Kainama il y a trois ans. Ils ne sont jamais revenus. Par la grâce de Dieu, ils peuvent encore être en vie, car il y a toujours ceux qui s’en sortent. Nous avons beaucoup souffert de leur disparition et nous nous souvenons toujours d’eux. Ils prenaient soin de moi et de mes enfants après la mort de mon mari ; hélas, ils ont été enlevés », raconte-t-elle en ajoutant : « Que les autorités fassent des recherches pour voir s’ils peuvent être retrouvés. »

Dans d’autres familles visitées, des mères attendent toujours le retour de leurs enfants, des épouses pleurent leurs maris disparus et des enfants cherchent désespérément à comprendre l’absence de leurs parents.

C’est le cas de ce jeune homme qui a requis l’anonymat. Il n’a plus de nouvelles de ses deux parents, disparus sur l’axe Mbingi-Mapasana, au nord-ouest du secteur de Beni-Mbau, au Nord-Kivu il y a un an.

Il témoigne que depuis ce jour, la vie n’est plus la même dans leur parcelle. Selon lui, la tristesse, la colère et la nostalgie sont devenues leurs sentiments quotidiens.

Certains de ses frères ont dû abandonner leurs études faute de moyens. Un an après, il garde toujours l’espoir de revoir ses parents un jour.

« Mon père et ma mère ont disparu sur l’axe Mbingi-Mapasana. Nous vivons par grâce et nous trouvons à manger grâce à cela. Parfois, nous nous entraidons car nous sommes dans la même parcelle, et nos proches nous soutiennent aussi. Seul Dieu peut vraiment nous aider, qu’ils reviennent ou non ; mais nous avons l’espoir qu’ils reviendront. En tout cas, nous vivions bien quand ils étaient là ; après leur disparition, nous vivons dans la tristesse. Les plus jeunes vont à l’école, mais nous, les plus âgés, n’y allons pas à cause de cette situation », a-t-il témoigné.

Dans la région de Beni, on estime à plusieurs milliers le nombre de personnes disparues suite aux attaques attribuées aux rebelles ADF. Il est probable que ces civils soient soit pris en otage soit tués par les assaillants.

Samuel Kitha Mwerivwa K.

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