26 mars 2021-Tribune libre
NOUVEAU GOUVERNEMENT : MONSIEUR LE PRESIDENT, ASSUMEZ-VOUS !
Ce vendredi 26 Mars 2021, cela fait exactement un mois et quatre jours que notre Peuple attend toujours le nouveau gouvernement, le gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation que dirigera le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Le Peuple Congolais attend. Et cette attente est si longue au point que notre Peuple devient impatient, frôle l’énervement. Car, les partis et les regroupements politiques ainsi que les personnalités indépendantes qui ont adhéré à l’Union Sacrée de la Nation ne semblent pas regarder dans la même direction que le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Quelle déception!
La nouvelle coalition présidentielle, Union Sacrée de la Nation, n’a pas été créée pour le partage du gâteau. Au contraire, elle a été mise sur pied pour gérer autrement notre pays. En plaçant l’homme congolais au centre de toutes les préoccupations des politiciens et de nouveaux dirigeants. C’est ça « Le Peuple d’abord » !
Malheureusement, personne n’a compris jusqu’à présent la démarche du Chef de l’Etat et sa vision fondée sur le changement total du pays et de son Peuple. Ceux qui se sont précipités pour grossir les rangs de l’Union Sacrée de la Nation feignent d’ignorer la raison d’être de cette nouvelle coalition,ont l’obligation de s’inscrire, sans réserve, dans cette dynamique innovante. Cela, notre Peuple ne le vit pas encore et commence à émettre des doutes sérieux sur la qualité des membres de l’Union Sacrée de la Nation. La formation du gouvernement Sama Lukonde Kyende nous en donne l’exemple le plus frappant. Et dans tous les camps.
Tout d’abord, à l’UDPS, parti présidentiel, les observateurs politiques sont étonnés de constater que la direction intérimaire a lancé des appels à la candidature pour entrer au gouvernement de la République. Du jamais vu, au pays et ailleurs. A moins que celle-ci ait une autre conception de la démocratie. Une « démocratie tropicalisée » en train d’y être inventée. Oubliant que le choix des ministres est une prérogative présidentielle exclusive qui ne se partage ni ne se négocie.
Vient ensuite le tour des partis et des regroupements politiques. Là, le ridicule crève l’écran. Leurs états-majors recourent au poids politique, souvent imaginaire,présentent des grilles de pondération et d’autres bataclans Des arguments insensés qui n’entrent jamais dans la formation du gouvernement dans une démocratie sérieuse. Au fait, le gouvernement n’est pas le Parlement où, pour en faire partie, il faut passer le concours. Comme le disait si bien et si souvent le Professeur Oswald Ndeshyo Rurihose, il n’y a pas de concours pour devenir ministre. Le fait d’adhérer à l’Union Sacrée de la Nation ne donne aucun droit à qui que ce soit pour décider en lieu et place du Président de la République.
Curieusement, les anciens coureurs de postes des régimes précédents actuellement recyclés dans l’Union Sacrée de la Nation ont emmené leurs mauvaises habitudes. On ne lit pas le changement sur leurs figures et à travers leurs actes. Ils parlent toujours des postes juteux, oubliant qu’il n’existe pas des petits ministères d’un côté et des grands ministères de l’autre. Tous les ministères se valent. Malheureusement, ce sont de petits ministres qui se révèlent incapables et incompétents. Faut-il rappeler aussi que parler des petits ministères c’est sous-entendre qu’on va au gouvernement pour se remplir les poches, pour voler et piller ; et non servir notre Peuple.
Enfin, il est inadmissible d’entendre ici et là que les dirigeants de certains partis et regroupements politiques refusent de remettre leurs listes sous prétexte fallacieux qu’ils doivent connaître au préalable des ministères leur confiés ou le quota qui leur est réservé. Soit ! Il y a aussi d’autres qui outrepassent la directive de proposer trois noms et décident d’en envoyer un seulement.
Plus grave est le comportement des transfuges du FCC qui semblent piloter la fameuse « Task force » où ils dictent littéralement leur loi. Ils poussent le toupet plus loin en voulant s’octroyer des ministères qu’ils veulent occuper. Ils ne s’arrêtent pas là. Ils proposent des prédateurs à la base de la faillite de notre pays. A l’insu du Premier Ministre et du Président de la République. Sans oublier le clientélisme qui bat son plein dans ce « Groupe de travail temporaire » dont la mission a pris fin il y a longtemps. A l’heure actuelle, on ne peut plus parler de « Task force ». Car, il n’y a pas deux Premiers Ministres ni deux Présidents de la République dans ce pays.
Face à cette irresponsabilité criante doublée d’inconscience abjecte des uns et des autres, le moment du choix a sonné. C’est un devoir sacré pour le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de s’assumer. Car, la classe politique congolaise est encore immature. Il sera seul à l’heure du bilan. Chaque minute qui passe c’est sa crédibilité qui est entamée. Ceux qui ont accompagné avant-hier le Président Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendo Wazabanga et se sont recyclés hier chez les Présidents Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila Kabange, ne seront pas là demain pour rendre compte malgré leur présence nombreuse dans l’Union Sacrée de la Nation.
Est-il besoin de faire remarquer qu’en 1992, le Premier Ministre issu de la Conférence Nationale Souveraine, Dr Etienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse mémoire, s’était pleinement assumé en rejetant toutes les propositions clientélistes, fantaisistes et farfelues des partis et regroupements politiques de l’époque pour ne retenir que les femmes et les hommes de son choix. Un bel exemple à suivre !
Monsieur le Président de la République, assumez-vous ! Le Peuple est avec vous.
Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI
Président National de l’UDS
Coordonnateur National du Groupe des Partis Indépendants (GPI)