Lundi , 11 septembre 2023-Dans les années 90 , pendant et après la Conférence Nationale Souveraine, à l’époque où Mobutu était » Satan » , les cadres de la majorité présidentielle voyaient leurs maisons incendiées, les membres de famille molestés par les militants de l’opposition.
Les dirigeants de l’ Union Sacrée de l’opposition et tous ceux qui y adhéraient étaient des » Saints » . Après la CNC , c’était la désillusion.
Les gouvernements successifs dirigés par l’opposition n’avaient pas amené le peuple au paradis tant attendu. Après la désillusion, les libérateurs de l’AFDL qui étaient attendus devaient venir résoudre tous les problèmes sociaux.
Désillusion. C’est peut-être les dirigeants attendus après les élections démocratiques qui étaient des messies. Encore une fois désillusion. Le chômage, la faim , le délabrement des infrastructures…s’étaient poursuivis.
Leçon: En politique, il n’y pas des Saints d’un côté et des diables de l’autre. Il n’y a pas de messie. Au delà des camps politiques, chaque acteur est comptable de ses actes . Ceux qui ont des dossiers sales doivent être sanctionnés par la justice et par les urnes.
Conspuer un candidat président de la République, ça sent de la manipulation. Peut-être un coup préparé par des adversaires politiques. Au quatrième cycle électoral, nous devons nous améliorer.
Privilégier le débat d’idées plutôt que des invectives, des attaques personnelles, la destruction des biens des adversaires…
Une chose est sûre . En RDC , aucun leader politique n’est populaire partout. Chacun a sa zone d’influence.
Son fief naturel. Si chacun prépare sa base dans son coin , chacun sera hué dans un coin de la République. Ça fera désordre.
Dans le même ordre d’idées, personne ne peut gagner seul à la présidentielle. Même si sur papier ça se dessine autrement, c’est le candidat qui fédère le plus des leaders locaux influents qui a plus de chance de gagner.
Toute autosuffisance doit être bannie. Chaque candidat devra prendre les choses au sérieux pour éviter une surprise désagréable.
Chaque camp politique devra appeler ses militants à la retenue.
Sinon, ça fera désordre. Avant d’être idéologique, en Afrique les élections ont un caractère communautaire. Une communauté qui voit un de ses leaders humilié se prépare à rendre aux autres leaders la monnaie de leur pièce. C’est un jeu dangereux auquel il faut mettre fin pour des élections apaisées.
Il y a quelque jour, à Bukavu, les partisans d’un leader du coin ont conspué un autre leader du même coin. Les proches du leader humilié attendent le commanditaire de cet acte au tournant. Il ne sera pas impossible qu’ils en viennent aux mains un jour.
À la CENI , à Kinshasa, un candidat président a été hué. Ceux qui rient sous cape ne sont pas à l’abri de cette pratique. Il suffit de recruter et payer une centaine de mercenaires pour se venger.
À cette allure, le siège de la CENI sera un lieu où les candidats présidents seront chaque fois humiliés. Un lieu de règlement des comptes.C’est une honte.
Livrons nous au combat politique et nom à une bagarre politique. Dans un combat, il y’a des règles à observer. Tandis que dans une bagarre, tous les coups sont permis.
Il n’y a pas des saints d’un côté et des diables de l’autre.
Nos camps politiques ne sont basés ni sur des idéologies politiques ni sur les projets de société. La preuve est que les libéraux et les théoriciens de la sociale démocratie sont dans un même gouvernement .
Les autres dans une même opposition. Tout est illusoire. Au vu de tout ce qui précède, évitons la concurrence déloyale. Que les meilleurs, que dis-je , que les plus forts gagnent.
MBIKAYI MABULUKI Steve
Député National