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Kinshasa : Première nuit de couvre-feu, des travailleurs de nuit grincent déjà les dents

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Première nuit de couvre-feu : des travailleurs de nuit grincent déjà les dents

19 décembre 2020-À Kinshasa, l’instauration du couvre-feu pour limiter la propagation de la pandémie de Covid-19 n’est pas appréciée par une grande partie de la population. Après le premier jour, les Kinois ont réagi pour appeler les autorités compétentes à annuler cette mesure ou à modifier l’heure. Pour certains, c’est un véritable manque à gagner, car les Kinois, en grande partie, font leurs activités la nuit. Tel certains taximen, des tenanciers des débits de boisson, des vendeurs des grillades et tant d’autres commerçants.

Mais à côté d’eux, il y a aussi des employés formels dont le travail se fait essentiellement la nuit, tels que des boulangers ou des camionneurs, bien que certains sont autorisés à œuvrer la nuit. Bloqués à cause de ce couvre-feu, des nombreuses familles qui dépendent de ceux qui travaillent la nuit craignent d’être ruinées. « Je suis tenancier d’une terrasse à Bandal. J’ai aussi des grillades. Chez moi, c’est après le travail que les gens viennent pour boire et manger. C’est en principe vers 20 heures 21 heures que les clients commencent à venir et avec cette mesure du gouvernement, je ne sais comment faire. », se plaint Richard Kayina, tenancier d’une terrasse dans la commune de Bandal, à l’Oust de Kinshasa. Ce commerçant qui ne fait pas déjà des bons bénéfices, craint d’être fauché notamment en manquant de quoi payer le loyer. « Nous n’avons pas beaucoup de bénéfices avec la vente de boissons, comment ferais-je pour payer mon personnel et le loyer ? C’est du suicide », se lamente-t-il.

Pour Junior Iyeli, vendeur de grillade (croupion), c’est sa famille qui paye le prix le plus fort. « Nous partageons le lieu à deux. Du matin à 19 heures, c’est une maison de communication et moi je commence à 19 heures, les grillades sont prêtes à 21 heures, et du coup, c’est le couvre-feu, dites-moi un peu à qui je vais vendre et comment je vais nourrir ma femme et mes enfants ? », s’est-il interrogé.

Il a, par la suite, appelé les autorités à écouter la population en modifiant l’heure du début de cette mesure de restriction des libertés. « Vingt-une heures, c’est trop tôt ! Nous sommes au Congo, nos activités se font la nuit… », a-t-il déclaré. Pendant ce temps, quelques jeunes ont marché, hier vendredi 18 décembre, pour dire non au couvre-feu.

Kevin INANA

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