Jeudi, 25 novembre 2021-Depuis plusieurs mois, les villes de Matadi et de Boma connaissent de graves perturbations dans la fourniture d’eau potable. Cette denrée indispensable dans la vie d’un homme, contre toute attente, est servie une fois la semaine dans plusieurs quartiers de ces deux villes ; soit chaque jour de vendredi seulement ; laissant ainsi pantois plus d’un observateur.
Mais aussi curieux que cela puisse paraitre, la REGIDESO, cette seule et unique société ayant le monopole de distribution et de la commercialisation d’eau potable à travers toute l’étendue de la RD. Congo, ne cesse, à chaque fin du mois, de leur cribler avec ses factures salées qui ne tiennent même pas compte des jours où aucune goutte d’eau n’a jaillit des robinets de ces derniers qui, somme toute, sont aussi à compter parmi ses abonnés potentiels. Si le ridicule pouvait tuer !
Et comme si cela ne suffisait pas, elle se permet aussi le luxe de leur demander, sans vergogne, de remplir, chaque vendredi, tous les récipients dont ils disposent chez-eux avec de l’eau, de peur d’en manquer le reste de jours.
Suite à la mise en œuvre de ce système, il est vraiment difficile de faire dix pas dans les quartiers qui connaissent le délestage dans la fourniture d’eau à Matadi comme à Boma, sans devoir rencontrer au passage des gens portant sur leurs têtes des bidons de diverses couleurs avec prédominance de ceux de couleur jaune ; parcourant de longues distances à pied à la quête d’eau potable.
Si jusque hier, la recherche d’eau intéressait beaucoup plus les femmes et jeunes filles, cela n’est plus le cas aujourd’hui où les hommes, soucieux du calvaire qu’endurent au jour le jour leurs conjointes et progénitures, se sont également mis à la danse. Question de les aider tout simplement.
Ceux qui disposent des véhicules les utilisent aussi de temps à temps pour le transport des bidons d’eau qu’ils vont également acheter très loin auprès de certaines bonnes volontés et très souvent, à des prix qui laissent à désirer. Un bidon de 25 litres est vendu à 500 Fc ; celui de 20 litres à 300 Fc ; celui de 10 litres à 200 Fc et enfin celui de 5 litres à 100 Fc. Combien alors cela coute mensuellement à chaque ménage lorsqu’il faut s’approvisionner de cette denrée au jour le jour ? A cela s’ajoute les frais mensuels à payer à la REGIDESO pour ses factures de consommation d’eau. Allez-y comprendre.
De nombreuses familles à faible revenu, incapables d’emprunter ne serait-ce un taxi ou encore un charriot pouvant les aider à transporter les bidons d’eau, utilisent leurs têtes avec toutes les conséquences fâcheuses que cela pourrait entrainer sur la santé des uns et des autres.
L’eau, dit-on, c’est la vie. Sa carence, somme toute, entraine très souvent un déséquilibre mental dans certains foyers et fait surtout exposer les jeunes filles à toutes sortes de danger. Surtout à des heures tardives de la nuit. Par conséquent, le Directeur provincial de la REGIDESO doit dès lors se pencher sur ce problème et, éventuellement, y remédier au plus vite. Car, envoyer à chaque fin du mois une facture d’eau auprès d’un abonné ne l’ayant pas consommé régulièrement, est synonyme à du vol pur et simple.
Qu’on se le dise.
Dieudonné MUAKA DIMBI