Jeudi, 23 décembre 2021-Pour avoir occupé illégalement sa concession privée située au quartier Kinkanda dans la commune de Matadi, la société SEP-Congo avait, en 2016, porté plainte contre ses nombreux spoliateurs auprès du Tribunal de Grande Instance de Matadi.
Après plusieurs péripéties ayant émaillé ce procès qualifié de tous les enjeux, l’instance judiciaire précitée avait rendu son jugement et ce, conformément à la loi foncière en vigueur en RD. Congo ; mettant ainsi en demeure tous les spoliateurs dédit site pour qu’ils déguerpissent d’eux-mêmes et démolissent, à leurs propres frais, leurs bâtisses. Un délai butoir de 48 heures à dater du prononcé de ce jugement leur a été accordé avant toute exécution forcée par ledit tribunal.
Mais c’était sans compter avec la farouche détermination des spoliateurs qui, contre toute attente, continuaient à faire la sourde oreille.
Pour ces derniers, avant de s’exécuter, toutes les parties concernées dans ce dossier (SEP-Congo, Ayants-droits fonciers et Spoliateurs) devraient tout d’abord se mettre autour d’une même table afin d’examiner minutieusement les dossiers de tous ceux dont les maisons ont été non seulement identifiées ; mais aussi numérotées par l’entreprise SEP-Congo et cela, suivant l’ordre lui donné par une commission composée des membres du gouvernement de l’ex 1er ministre Augustin Matata Ponyo dépêchée à Matadi la même année pour obtenir une exécution apaisée du jugement rendu mais en vain.
Au terme de cet exercice du reste accepté par toutes les parties, la société SEP-Congo s’est enfin engagée d’indemniser les occupants de 141 maisons enregistrés en 2016. Malheureusement, elle ne l’a jamais fait jusqu’à ce jour. Raison pour laquelle d’autres spoliateurs dont les maisons n’ont été ni identifiées et moins encore numérotées, ont profité de ce silence radio de l’entreprise SEP-Congo pour continuer avec les travaux de construction de leurs maisons dans la concession querellée ; ramenant ainsi le nombre de maisons à problème de 141 en 2016 à plus de 750 cette année.
Cependant, comme dans un film, les propriétaires de toutes ces résidences construites anarchiquement dans ladite concession ont été surpris, le mardi 14 décembre 2021, de voir un contingent de policiers et militaires accompagnés des bulldozers et autres engins lourds se livrer à démolir toutes leurs bâtisses sans pour autant qu’ils ne soient, selon eux, préavisés au préalable. Et cela, sans la moindre réaction des autorités politico-administratives de la place.
Pour l’heure, de nombreuses familles dont les maisons ont été détruites passent la nuit à la belle étoile sous l’indifférence totale des tenants du pouvoir tant de la ville de Matadi que de la province du Kongo Central.
D’autres, par contre, encore sous le choc, sont admis aux soins intensifs dans les différents hôpitaux et centres de santé de la place. Ils demandent à cet effet que la justice soit faite au plus vite.
Mais en attendant, tous les spoliateurs aujourd’hui en manque d’abris invitent le pouvoir provincial à faire montre d’un sens élevé d’humanisme en leur venant en aide.
Notamment en leur trouvant un endroit propice pour les caser afin de les épargner de toutes sortes d’intempéries et autres maladies diverses.
Dieudonné MUAKA DIMBI