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Goma : la tragédie qui interpelle !

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Vendredi, 8 avril 2022-Selon le porte-parole du Gouvernement, l’explosion, hier, d’une grenade dans un bar au camp Katindo a provoqué la mort de 6 personnes et 15 blessés.

Un drame inattendu a secoué la ville volcanique de Goma hier jeudi 7 avril dans la soirée. L’explosion d’une grenade a, en effet, semé la panique à « la Maison mère chez Werra », un bar situé à proximité du camp militaire Katindo, dans la commune de Karisimbi, au Nord de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Bilan provisoire : 6 morts et 15 blessés, précise Patrick Muyaya, le porte-parole du Gouvernement.

« Le Gouvernement militaire du Nord-Kivu vient de nous informer d’une explosion dans un bar au camp Katindo à Goma. Le bilan provisoire fait état de 8 morts et 3 blessés. Les services sont déjà déployés pour les premières investigations. Nous y reviendrons avec détails« , a écrit hier Patrick Muyaya sur le mur de son compte twitter.

Au regard des vidéos diffusées hier même sur les réseaux sociaux, ce drame a aussitôt plongé la population dans l’émoi. En moins de quatre heures, des milliers d’internautes ont visité et revisité ces images choquantes où l’on voit des dizaines de femmes en larmes et des jeunes sous panique aux alentours de ce bar, dont le sol était aussitôt enduit de sang des victimes déchiquetées.

Danger dans le milieu urbain

« Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de l’explosion d’une grenade ce soir au camp militaire Katindo de Goma. La sécurité dans les camps militaires en RDC doit être améliorée. Des camps militaires qui ne répondent pas aux normes doivent être délocalisés« , a gravé sur son compte twitter, le député Juvénal Muhindo, visiblement révolté par ce sinistre.

Les mots sont lâchés. Fils du terroir, ce député national, membre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) vient de dire tout haut ce que nombre de Gomatraciens disent tout bas. A travers cet élu du peuple, proche de la coalition au pouvoir, on perçoit l’inquiétude voire la révolte face à la mort qui frappe la province en plein cœur. Le danger n’est plus seulement dans les milieux ruraux, les milieux reculés de centres urbains comme dans les territoires de Beni, Butembo ou Rutshuru, mais aussi à Goma.

Redoubler de vigilance

Inattendue certes, la tragédie intervient dans un contexte particulier : l’état de siège. Période durant laquelle toute l’administration est militarisée. Aussi bien au Nord-Kivu qu’en Ituri, les deux provinces mises sous perfusion sécuritaire voici maintenant presqu’une année…

Au moment où des dizaines de groupes armés pullulent dans la région et sèment morts et désolation, un message d’apaisement, d’assurance… s’impose pour pousser la population à vaquer calmement à ses préoccupations. Il est même plus qu’urgent de mettre les bouchées doubles pour renforcer la sécurité à Goma et dans toutes les zones de l’Est, situées à la lisière des pays voisins. Contrées où s’activent des factions armées rebelles aussi bien pour le pouvoir de Kinshasa que pour ceux des régimes des Etats limitrophes, tels que le M23, les ADF…

Mieux, à la veille de l’année électorale, il sied de rassurer la population, de mettre les forces loyalistes dans des conditions adéquates, susceptibles de booster leur motivation pour mieux garantir la sécurité du pays, en vue notamment des élections apaisées.

Car comment organiser des opérations préélectorales puis les élections proprement dites, si l’insécurité persiste et donc si l’état de siège n’es pas levé?

Yves KALIKAT/FORUM DES AS

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