Vendredi, 25 mars 2022-Piloté par Me Albert Fabrice Puela, ministre des Droits Humains, le train de la caravane de la paix consécutive aux consultations populaires sur la justice transitionnelle qui a quitté tout dernièrement la gare de Kalemi dans la province de Tanganyika, en passant par Tshikapa et Goma respectivement dans les provinces du Kasaï et du Nord-Kivu, a enfin atteint Matadi, capitale de la province du Kongo Central, le lundi 21 mars dernier.
Aussitôt arrivé, le ministre des Droits Humains qui s’est fait accompagner de Nicole Bwatsha, Directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État en charge de la justice, ainsi que du Responsable du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits Humains ( BCNUDH), s’est dirigé directement à l’hôtel Ledya où il a procédé au lancement officiel des consultations populaires sur la justice transitionnelle.
Cependant, face aux crimes commis au peuple Ne Kongo en 1998 lors de passage des troupes rebelles au Kongo Central, aux diverses atrocités subies par les adeptes de Bundu dia Kongo en 2007 et au récent massacre des membres du parti politique Bundu dia Mayala en 2020, Me Albert Fabrice Puela, les deux génoux à terre, avait, au nom de la continuité de l’Etat, demandé pardon à toute la population de cette province représentée, pour la circonstance, par les autorités traditionnelles dont à la tête leur Président Mfumu Difima qui a dû reste explosé en sanglots en acceptant volontier ledit pardon.
« C’est dur et extrêmement dur », s’est-il exclamé avec une voix tremblante, avant d’enchaîner que le pardon libère certes celui qui le demande mais non pas les victimes qui, elles, le sont moyennant réparation.
Cela étant, pour le jeune ministre des Droits Humains, son pardon est un visant la recherche de la paix et de la réconciliation ; gage du redressement socio-économique de la nation congolaise. Car, a-t-il poursuivi, la justice transitionnelle insiste surtout sur la lutte contre l’impunité à quelque niveau que ce soit.
Invitant à son tour les Ne-Kongo à s’impliquer dans le processus de la justice transitionnelle en vue de freiner les violations due aux droits humains, Nicole Bwatsha, Directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État en charge de la justice avait, pour sa part, mis en exergue le concept justice qui, a-t-elle martelé, n’est pas négociable.
Néanmoins, a-t-elle renchérit, la cérémonie du jour ainsi que le geste combien significatif frisant l’humilité et cadrant avec la culture Kongo posé avec émotion par le ministre Albert Fabrice Puela, est une preuve éloquente qui, a souligné Nicole Buatsha, prouve à suffisance la volonté des congolaises et congolais de valider le chemin vers une véritable réconciliation nationale.
Quant à Justin Luemba Makoso, Gouverneur a.i du Kongo Central, il a eu des mots justes pour considérer la justice transitionnelle comme étant un outil ayant pour objectif d’apaiser tant soit peu les blessures contractées par une frange de sa population dont les adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo.
À cet effet, il a émis le vœu de voir l’Etat de droit prôné par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo se transformer en action pour la promotion des droits humains à travers les dialogues sincères.
À noter que les ONG des droits de l’homme réunies ce jour là autour du Responsable du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits Humains avaient, à leur tour, décrit brièvement les origines des frustrations du peuple Ne-Kongo à partir du coup d’état imposé illégalement au Président Joseph Kasa-Vubu, grand artisan de la paix et de la bonne gouvernance, jusqu’à ce jour.
Dieudonné MUAKA DIMBI