Okapinews.net
SécuritéUne

Kinshasa : une nouvelle recette pour éradiquer le phénomène kuluna !

publicite-candidat

Mardi, 21 mars 2023-Par la voix du nouveau ministre provincial de l’Intérieur, Gratien Tsakala, l’Hôtel de ville lance la nouvelle campagne « Machette na se, Kin eboyi kuluna ». Celle-ci consiste entre autres à organiser des audiences foraines afin de décourager les bandits les plus radicaux.

Nouveau ministre provincial en charge de l’Intérieur, Sécurité et Justice, Gratien Tsakala Nkilatambu s’en va-t-en guerre contre le phénomène Kuluna. Déterminé à éradiquer le banditisme urbain qui s’est propagé dans les communes de la capitale, il a entrepris de lancer l’opération «Machette na se, Kin eboyi kuluna» (A bas les machettes, Kinshasa dit non au banditisme urbain, NDLR). C’est dans cette perspective qu’il mobilise les bourgmestres pour l’accompagner dans cette lutte visant à réduire les poches d’insécurité dans la ville-province de Kinshasa.

Juste après sa prise de fonction le 8 mars courant, le ministre Gratien Tsakala est passé à l’action. La semaine dernière a été décisive à cet effet, renseigne un de ses proches collaborateurs. Le mardi 14 mars, renseigne-t-il, le nouveau chef de l’Intérieur, Sécurité et Justice de la ville-province a convoqué, de prime abord, la réunion de prise de contact avec les bourgmestres de la capitale.

Le jeudi 16 mars dernier, il a présidé une réunion de sécurité avec les bourgmestres de sept communes du district de Funa (Selembao, Bumbu, Kasa-vubu, Ngiri-Ngiri, Makala, Kalamu et Bandalungwa), au terrain Assossa, dans la commune de Kasa-vubu. Réunion élargie aux services de l’ordre et sécurité. Une première du genre depuis près d’une vingtaine d’années, à en croire les témoignages de quelques participants, rapporte un communiqué de presse de la cellule de communication du ministère.

Privilégier la prévention

Au regard de ce communiqué, le ministre Gratien Tsakala a tenu à expliquer à son auditoire les objectifs poursuivis par la campagne «Machette na se, Kin eboyi kuluna». «L’une des causes du phénomène Kuluna, c’est la méfiance que ces jeunes développent vis-à-vis de l’État, car ils estiment que l’État ne s’occupe pas de leur quotidien. Le comité local de sécurité ayant pour principe le respect des droits humains et des textes légaux nous permettra, dès lors, de faire de la prévention».

Aux dires du ministre, la campagne amorcée va permettre de sensibiliser toutes les couches sociales. «Nous devons, dit-il, nous poser la question de savoir pourquoi ces jeunes [NDLR, kuluna] ne sont pas dissuadés, malgré le fait qu’on les arrête. Qu’est-ce que l’État peut donc apporter pour éradiquer ce phénomène ?», s’interroge-t-il.

Pour Gratien Tsakala, «cette opération consistera en la récupération des jeunes animés de bonne foi, en vue de les rendre utiles à la société». Ils pourront ainsi être insérés, les uns dans les brigades des communes, et d’autres dans des centres de formation, annonce-t-il.

«N’ayez pas peur d’eux !»

Se voulant plus pragmatique, l’autorité provinciale exhorte ses collaborateurs à approcher ces jeunes qui créent de l’insécurité dans leurs juridictions respectives. La démarche vise, selon lui, ‘‘à mieux les conscientiser, en vue de comprendre leurs motivations pour pouvoir réconcilier certains d’entre eux qui entretiennent des conflits inutiles, pour la plupart des cas’’.

«N’ayez donc pas peur d’eux, insiste le ministre Tsakala, s’adressant aux bourgmestres et aux agents de l’ordre. Approchez-les. Ce sont vos frères, vos enfants… Impliquez aussi les dojos pour faire de la sensibilisation et de la prévention».

«Cette opération est volontaire, poursuit-il. Elle ne concerne que les auteurs des crimes mineurs». Dès lors, invite-t-il les autorités municipales et les forces de l’ordre à ‘‘user de tous leurs pouvoirs pour faire régner l’ordre public, en traquant ceux des Kuluna qui ne voudront pas souscrire volontairement à cette campagne’’.

Attentif aux doléances de ses interlocuteurs, Gratien Tsakala leur a promis son accompagnement. Il les a encouragés à communiquer sur toutes les opérations réussies et à organiser des audiences foraines afin de décourager les Kulunas les plus radicaux.

Un véhicule des liqueurs fortes intercepté

Homme de terrain, le ministre provincial de l’Intérieur, Sécurité et Justice a amorcé une descente spontanée dans quelques avenues de la commune de Kasa-vubu (Banalia, Opala, Bosobolo, Sports, Busudjano…). En compagnie du bourgmestre de Kasa-vubu et d’une équipe de policiers, il a débusqué certains consommateurs et vendeurs de liqueurs fortes, tapis dans des boutiques environnantes.

De passage, avec son cortège, non loin du marché Gambela, Gratien Tsakala a intercepté un véhicule transportant des liqueurs fortes, interdites de vente. Le responsable de ces marchandises a été aussitôt confié au colonel Karl Lewis Kinzumbi, commandant du district de la Funa, en vue d’être acheminé auprès de l’autorité compétente pour répondre de ses actes.

Halte au commerce sur les immondices

Slalomant à travers les allées marécageuses du marché Gambela, le Ministre en a profité pour interpeler certaines marchandes qui vendent paisiblement leurs articles sur des caniveaux bourrés d’immondices. Gratien Tsakala les a conviées à respecter désormais les normes de salubrité publique.

Le ministre provincial en charge de l’Intérieur, Sécurité et Justice a bouclé son itinérance sur le boulevard Lumumba où il a rencontré des fleuristes qui opèrent entre la 6ème et la 7ème rues à Limete. Se voulant respectueux de la population, le ministre Gratien Tsakala a échangé avec ces jardiniers sur le projet d’aménagement de ce site que le Gouvernement s’attend à réaliser.

Pour leur permettre de poursuivre leur activité en toute quiétude, il a instruit la bourgmestre de Limete de leur proposer une aire appropriée, afin de leur permettre de libérer cet espace dans un délai de quatre jours.

Article tiré de FORUM DES AS

publicite-candidat

Liens Pertinents