
Jeudi, 19 octobre 2023-Sans le chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny. Cette prophétie de l’Explorateur Henry Morton Stanley risque d’être hypothéquée, si l’on y prend garde, au vu de l’inactivité criante que connait depuis un bon bout de temps la voie ferrée reliant Matadi à Kinshasa ; mais aussi et surtout aux nombreuses promesses non tenues de réhabilitation du chemin de fer de la part des décideurs.
Pour certaines personnes, une part de responsabilité de la situation que connait cette voie ferrée incomberait, croit-on savoir, à l’Office National des Transports (Onatra) dont les ressources propres qu’il génère au jour le jour sont souvent affectées à d’autres fins minables en lieu et place à celles liées à d’importants projets susceptibles de le relever de sa mauvaise passe actuelle.
Alors qu’il y a quelques années, cette entreprise, à travers son département des chemins de fer, était l’un des filiales viables du géant Onatra, a réalisé des merveilles en réhabilitant, sur fond propre, le pier 4 de son port de Matadi.
Mais alors, pourquoi elle n’est pas à même de rééditer aujourd’hui le même exploit avec la voie ferrée Matadi – Kinshasa ? C’est la question que tout le monde se pose.
D’aucuns diront que le coût total des travaux de réhabilitation du chemin de fer diffère de très loin de celui englouti par ceux de Pier 4.
Certes, la voie ferrée nécessite de gros moyens. Mais si la volonté est là, l’impossible, à notre humble avis, n’existerait pas.
C’est-à-dire, l’Onatra, pour y parvenir, pourrait aussi recourir auprès des bailleurs de fonds et de certains de ses partenaires potentiels !
Car, une fois cette voie réhabilitée de fond en comble, elle mettrait à genoux tous ces opérateurs économiques congolais et étrangers qui se sont organisés pour assurer le transport des marchandises par la route nationale nº 1 ; maintenant ainsi jusqu’à ce jour l’entreprise précitée dans une position difficile à travers une concurrence déloyale.
Or, sous d’autres cieux, pensent les observateurs avertis, on n’aurait jamais accepté que les opérateurs économiques puissent se permettre le luxe d’agir de la sorte ; détruisant ainsi continuellement la route nationale n° 1 par des charges trop élevées devant normalement être tractées uniquement par la voie ferrée.
Le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui l’a si bien compris, n’a pas manqué d’évoquer ce point tout dernièrement au cours du conseil de ministres.
Ce qui traduit davantage son souci primordial de voir la voie ferrée être réhabilitée et modernisée et, éventuellement, reprendre avec ses activités comme par le passé.
Le gouvernement de la République, à travers certains ministères concernés en la matière, a été instruit pour faire diligence en cette période où l’on parle déjà avec fermeté de l’amorce des travaux de construction du port en eau profonde de Banana.
L’Onatra, en ce qui le concerne, a également des préalables auxquels il devrait à tout prix faire face en amont.
Il s’agit notamment de l’acquisition au préalable, sur fond propre et dans la mesure de ses possibilités, de locomotives, de wagons pour marchandises, de draisines pour l’entretien de cette même voie et des voitures pour voyageurs.
Question de revaloriser cette voie qui revêt une importance capitale dans la mesure où elle faisait jadis rayonner les villages qui la longent et qui, pour la plupart, se sont depuis déplacés pour s’installer proches de la RN1.
La réhabilitation de la voie ferrée, outre qu’elle maintiendrait en bon état la route nationale nº 1, réduirait aussi davantage les embouteillages monstres tant décriés aussi bien à Matadi qu’à Kinshasa.
D’où sa réhabilitation s’avère une impérieuse nécessité dans la consolidation de l’unité nationale ainsi que dans la promotion de l’essor économique de la République Démocratique du Congo.
Dieudonné MUAKA DIMBI
