Mercredi, 11 mai 2022-Si ce n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein, le tirage au sort qui a scellé le sort du désormais ex- président de la Haute cour y ressemble fortement. Aucun des habitués du Palais de justice comme des principaux prétoires de la capitale n’a vu venir ce coup du… sort contre Dieudonné Kaluba. Même la météo judiciaire ne prévoyait pas pareil sale temps pour celui qui était jusqu’à hier matin Président du Conseil supérieur de la magistrature. Dans la communauté des juristes congolais, des avis divergent.
Tirage au sort sans autre ressort que le principe même du tirage au sort , avancent les uns. Non sans rappeler à ceux qui l’auraient oublié ou feignent de l’oublier que Dieudonné Kaluba avait été désigné en remplacement du juge Benoît Lwamba dont il poursuivait le mandat.
Aux yeux d’autres hommes de droit, le fait pour le chef de l’Etat de donner des injonctions au greffe pour qu’on organise le tirage au sort, énerve l’indépendance de la Justice, la Cour constitutionnelle étant la garante de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Comme la politique n’est jamais loin, la mise à l’écart de Dieudonné Kaluba est scrutée à travers tous ces procès à forte pesanteur politique voire politicienne qui défilent sous les yeux du public: Affaires Kamerhe, Matata …et last but not least le prisme du processus électoral.
Ce professeur- avocat ne rassurerait-il pas? Sa lecture « froide » du dossier Matata serait-elle un mauvais augure? Y aurait- il eu erreur au niveau du casting?
Autant de questions qui si elles ne relèvent pas de la fiction sont révélatrices de liaisons dangereuses voire des liens incestueux entre les pouvoirs exécutif et judiciaire. Les habitués des arcanes judiciaires zairo-congolais ne s’empêcheraient pas d’identifier cette odeur comme celle de la sempiternelle instrumentalisation de la Justice.
Mantra de l’actuel pouvoir, le sort de l’Etat de droit n’en finit pas d’être en jeu après avoir fini d’être un enjeu de la gouvernance aux yeux d’une frange significative de l’opinion. Révulsée, dépitée qu’elle est par la saga judiciaire en cours. Si l’Unikin pouvait tirer au sort le Professeur Dieudonné Kaluba pour une leçon publique sur la question.
José NAWEJ/FORUM DES AS