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Paie des fonctionnaires, prétendue réduction du budget 2023, flambée des prix des biens de première nécessité… : Nicolas Kazadi apporte des précisions !

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Mardi, 25 avril 2023-« On a eu un choc dû aux dépenses sécuritaires, humanitaires et celles liées aux élections, qui ont perturbé la trésorerie », a expliqué hier le ministre des Finances lors de la restitution de la participation de la RDC aux assemblées FMI-BM.

« Comparées à 2018, les dépenses en termes de rémunérations et de fonctionnement ont été multipliées par trois en RDC. Soit une augmentation de 195 % … C’est ce qui fait que la pression reste la même, même si les recettes augmentent ». La confession est de Nicolas Kazadi, le ministre des Finances. C’était hier lundi 24 avril lors de la restitution de la participation de la RDC aux Assemblées de Printemps FMI-BM . Et globalement au-delà, tordre le cou à la rumeur selon laquelle le FMI aurait exigé à la RDC de réduire son budget pour l’exercice 2023 de 16 à 3 milliards de dollars USD.

L’autre but de l’exercice auquel Nicolas Kazadi était convié devant les médias consistait à rassurer ceux des Congolais qui craignaient que le Gouvernement, dans ces conditions, n’arrive pas à tenir ses engagements.

Revenant sur le budget 2023, le ministre des Finances note à son corps défendant que » le mensonge passe beaucoup plus vite que la vérité. Il y a certaines personnes qui sont supposées être qualifiées pour éclairer d’autres, mais qui font des déclarations étonnantes. Un budget, il y a les recettes propres (trésor, budget annexe), les recettes extérieures (appuis budgétaires et les appuis aux projets). C’est tout cela qui constitue le budget « , explique-t-il.

» Si on ne s’arrête qu’aux recettes propres, alors que les recettes elles-mêmes ont un caractère cyclique, c’est-à-dire, soit on n’a rien compris, soit l’on veut volontairement induire les autres en erreur« , dit-il, faisant allusion sans le nommer à un compatriote bien connu, » qui a tenté de raconter que le FMI a voulu réduire le budget de 16 milliards de dollars à 3 milliards! C’est tout ça qui fait perdre la crédibilité à certaines personnes et qui nuit à l’image du pays« .

Pour évacuer le doute dans le chef de certains de ses compatriotes, le ministre des Finances rappelle qu’ « en 2022, on a fait en recettes propres 18.000 milliards, c’est-à-dire 9 milliards de dollars auxquels se sont ajoutées les recettes extérieures pour arriver à 11 milliards. En 2023, on a prévu de faire en recettes propres 22.400.000.000 auxquels vont s’ajouter les autres catégories de recettes pour faire 16 milliards.

Pourquoi on passerait de 11 à 16 milliards en recettes propres ? Parce que nous avons des appuis budgétaires. L’année dernière, on a eu 250 millions. Cette année, on attend 500 millions. En plus, nous avons mobilisé tellement d’argent (8 milliards de la Banque mondiale) qu’il faut dépenser. L’objectif est de dépenser 2 à 3 milliards durant cette année. On n’a pas menti, on n’a jamais menti, tout est comme prévu. A la seule différence qu’au premier trimestre, on a connu une difficulté de trésorerie exceptionnelle qui a fait qu’on ait eu ce qu’on a traversé comme situation sur les salaires « , explique Nicolas Kazadi.

Répondant à la question sur le retard observé dans le paiement des salaires, le ministre indique qu’ » en janvier, on a fait 105% du taux d’exécution, on a dépassé les assignations et payé les salaires dans le mois. Février, on a fait 99% du taux d’exécution en respect du budget ; en mars, 98% du taux d’exécution et la moyenne pour le premier trimestre, ça nous a amené à 84% « , précise l’argentier national.

La DGRAD moins performante

« Je pense que c’est des résultats honorables. Comparer au premier trimestre de l’année passée, pour ce premier trimestre, on attendait 216 milliards de plus, mais on a eu 16 milliards de plus, c’est-à-dire on reste en augmentation par rapport à l’année passée. Il nous a manqué 200 milliards pour atteindre notre cible. Et ce, parce que la DGRAD n’a pas été performante à cause des problèmes avec les pétroliers producteurs, le secteur minier, notamment TFM qui n’a pas payé, les télécoms. On espère que ces recettes qu’on n’a pas eues vont glisser« , indique Nicolas Kazadi.

Dans l’exécution, poursuit-il, » en janvier, il n’y a pas eu de problèmes. En février, nous avons eu des dépenses exceptionnelles par rapport à la situation sécuritaire et à la CENI ? Ces éléments ont été tels que les bons de Trésor sont des financements normaux qu’on actionne. Comme le cycle des recettes n’est pas constant, il faut suppléer. C’est ce qui a fait que la paie a glissé un peu de février à mars. C’est normal, parce qu’on a eu un choc dû aux dépenses sécuritaires, humanitaires et celles liées aux élections, qui ont perturbé la trésorerie. En termes de performance, nous sommes dans le bon et le budget reste réaliste « , insiste Nicolas Kazadi.

Emprunter pour payer les salaires

Le ministre des Finances ne s’arrête pas là et explique que si on pouvait emprunter pour payer les salaires, ça s’appelle un financement de trésorerie. » Je vous ai expliqué que, pour février, on a eu l’opération des bons du Trésor normal, mais qui est allée dans le financement urgent lié à la sécurité. Quand c’est des obligations du Trésor, elles sont faites pour investir. Ce que les gens doivent savoir, comparer à 2018, les dépenses de rémunérations et fonctionnement contraignantes ont été multipliées par trois, soit une augmentation de 195%. Ça veut dire que nous continuons, en même temps que les recettes s’accroissent, nous voulons retourner cela aux Congolais en termes de rémunérations et fonctionnement contraignant. C’est ce qui fait que la pression reste la même, même si les recettes augmentent.«

« Nous n’évoluons pas en marge de l’économie mondiale «

Au cours de cet exercice, le ministre des Finances s’est également exprimé sur la flambée des prix des denrées de première nécessité observée sur le marché congolais. Nicolas Kazadi a fait savoir que « nous n’évoluons pas en marge de l’économie mondiale« , expliquant qu’ « il y a encore beaucoup d’inquiétudes en ce qui concerne l’économie mondiale. » La flambée des prix des biens se fait sentir à travers toute la planète « , dit-il.

Pour le ministre des Finances, la RDC n’est pas le seul pays à connaître cette réalité. D’après l’argentier national, la flambée des prix des biens notamment de première nécessité se justifie en grande partie par des raisons internationales, qu’il n’a pas étalées devant la presse.

Par ailleurs, le ministre des Finances se réjouit du satisfecit décerné par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international au Gouvernement Sama Lukonde pour le travail abattu.

« Nous avons été côtés meilleur en Afrique en matière d’impôts collectés « , a déclaré Nicolas Kazadi, parlant des « performances » enregistrées par la RDC. » Nous n’avons jamais reçu autant d’attentions favorables « , a reconnu le ministre des Finances, saluant une situation « exceptionnelle » marquée par le soutien des institutions de Bretton Woods.

Article tiré de FORUM DES AS

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