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RDC : Beni, une leçon (Tribune) !

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Mardi, 25 janvier 2022-Après plusieurs mois de silence, revoici l’Ambassadeur André-Alain Atundu. « Homme aux propos mesurés », le président de la CDR et président de la Ligue des compatriotes donne à nouveau de la voix en suggérant ce qui devrait être fait selon lui dans les cas de Beni et Ituri, des contrées toujours en proie à l’activisme des ADF en dépit de l’action de l’Armée. Atundu estime opportun de rectifier la stratégie militaire et de modifier l’approche de l’angle d’attaque…

Pour légitimes que soient les réactions de révolte, d’exaspération, de compassion ou de condoléances après la tuerie terroriste de Noël à Béni, il serait inapproprié de s’en tenir à cet état de prostration comme pour avouer l’incapacité de notre Peuple à foire face avec dignité et de façon victorieuse à ces atteintes récurrentes è l’intégrité physique des paisibles citoyens, véritable force vive de la Nation. Ce serait alors un comble,

Au regard des espérances suscitées par la déclaration de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, des diverses prolongations, des bulletins de victoire et des communications lénifiantes du Gouvernement ou du Porte-parole de l’armée, force est de constater que rien n’a pu créer un sentiment de sécurité ou une dynamique sociale d’apaisement au sein de la population.

Puisque la fin de Tannée est une période de bilan, propice à la réflexion et à l’évaluation, ne serait-il pas temps de rectifier la stratégie militaire et de modifier l’approche de l’angle d’attaque avant de recourir aux forces des Etats voisins, au risque de perdre la conduite de la guerre et le leadership des opérations, seul garant de notre souveraineté si chère et de notre dignité en tant que Peuple.

De toute évidence, au-delà de notre ego collectif, la stratégie actuelle a montré les limites de son efficacité. A dire vrai, aucun changement significatif n’est intervenu depuis l’état de siège ; car, avant comme maintenant ; les communiqués militaires ont toujours signalé les états-majors des terroristes détruits, le nombre de terroristes abattus et capturés, la libération de telle localité sans pour autant renverser l’âme du combat toujours fondamentalement en faveur des terroristes à qui appartiennent les initiatives meurtrières.

Depuis belle lurette, l’état-major des forces combattantes de l’Etat a reconnu la nature asymétrique de cette guerre… Mais tout observateur avisé se rend aussi compte que cette guerre asymétrique est d’abord une guerre de mouvement, de traque des individus et de harcèlement Sa fin tant souhaitée exige donc l’implication des forces spéciales et des services de renseignement non pas seulement contre leurs refuges mais surtout contre les individus cibles, penseurs patentés de leur stratégie afin d’espérer semer le désarroi parmi les terroristes.

Il faudrait appliquer, le slogan de Pasqua, ancien ministre français de l’Intérieur » terroriser le terroriste » en créant autour des agglomérations des zones no man’s land avec comme objectif de les éloigner des zones d’habitation, de commerce et d’agriculture. Pour se mettre à l’abri des attaques des FARDC, ils devraient donc s’éloigner de ces zones.

Autrement, toutes nos opérations de communication au sujet de révolution de la guerre ne feraient que brève illusion, faute de partir à la base, d’un fait d’arme établi.

Autre illusion à éviter est de présenter et de considérer l’implication du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda comme une certitude de mettre fin à faction des terroristes et d’atteindre ipso facto la paix, II serait plutôt raisonnable de penser que ces Etats interviennent que pour éloigner les terroristes des zones frontalières à leurs pays qui leurs servent de base de repli et d’attaque.

C’est pourquoi il serait indiqué de déterminer leur délai d’intervention en fonction de notre propre intérêt et de notre calendrier, et de l’évolution des opérations.

Tant que la République Démocratique du Congo continuera à se plaindre, à attendre la solution d’une assistance militaire extérieure, nous serons appliqués les propos d’Alfred de Vigny sur la mort du loup « Pleurer et prier sont également fâches; seul le silence est grand… »

Evidemment, les motivations des troupes et des chefs des opérations doivent être conséquentes et dissuasives pour leur éviter la tentation d’un enlisement bénéfique pour certains intérêts mesquins et individuels au détriment de l’Etat et des populations martyres.

Aucune troupe, aucun commandant ne devrait dépasser 6 mois au théâtre des opérations sans être remplacé par des éléments frais et un commandement nouveau.

En dernière analyse, la preuve de la victoire finale sur les terroristes ne proviendrait pas de nos opérations de communication, mais de l’appréciation des populations concernées et de la reprise d’une vie normale.

Ainsi tant que Béni et Ituri crient à (Insécurité, quelle importance accorder à nos communiqués et à nos appels au calme.

L’implication des voisins doit se faire comme une force d’appoint. En même temps, une campagne de réarmement moral doit être menée auprès de la population car son adhésion est un apport indispensable pour chasser ennemis et consorts.

Fait à Kinshasa, le 24 janvier 2022

Ambassadeur André-Alain ATUNDU LIONGO

PRESIDENT NATIONAL DE LA CDR et PRESIDENT DE LA LIGUE DES COMPATRIOTES

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