Mercredi, 3 août 2022-Commandant de la garde républicaine, Christian Tshiwewe Songesha élevé au grade de lieutenant Général par le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. C’est sur les antennes de la radio télévision nationale Congolaise que l’ordonnance présidentielle a été lue.
Selon quelques indiscrétions, le président de la République prépare une réforme générale des forces armées et de la police nationale Congolaise. « Cette élévation de Christian Tshiwewe aura certainement des conséquences dans les prochains jours. Il pourrait occupé d’autres fonctions importantes… », Nous dit une source proche de la présidence de la République.
L’article premier de cette ordonnance sitipule : « Est nommé au Grade de Général des Forces armées de la République Démocratique du Congo, l’officier général dont le nom, post-nom, prénom et matricule suivent : TSHIWEWE SONGESA CHRISTIAN ».
Qui est Christian Tshiwewe ?
Du commandant au général major
Né le 27 octobre 1968 à Lubumbashi, dans l’actuelle province du Haut-Katanga, Christian Tshiwewe Songesha est originaire de la province de Lualaba. À trente ans, en 1998, il est parmi les premiers officiers rangers formés au Soudan après le départ de Mobutu, chassé du pouvoir par Laurent Désiré Kabila. De 1999 à 2000, il suit les cours de commandement d’état major « Mura » (l’autre appellation de la Garde républicaine) à Likasi, dans l’actuelle province du Haut-Katanga, et recevra le brevet d’état major pour son cursus réalisé en Angola.
De retour en RDC, il est parmi les brillants étudiants qui participent au cours de commandant brigade, au centre supérieur militaire à Kinshasa, entre 2003 et 2004. Formé à l’antiterrorisme par des Israéliens en Angola, Christian Tshiwewe Songesha fera également ses classes au sein de la deuxième promotion Kabila du collège des Hautes études militaires et stratégies de défense de Kinshasa.
En parallèle, il gravit patiemment les échelons de la hiérarchie militaire. Désigné commandant de la 10ème brigade Mura à Kinshasa en 2003, il est nommé commandant du 13ème régiment de la Garde républicaine à Lubumbashi, de 2007 à 2011. De retour à Kinshasa dès 2011, il est désigné commandant second en charge des opérations et renseignements de la GR de 2014 à 2020, jusqu’à ce que Félix Tshisekedi l’élève au grade de général major.
Loyauté et redevabilité
C’est en arrangeant les déplacements du président de la République, principalement dans la ville de Kinshasa, que Félix Tshisekedi l’a remarqué. « La confiance a grandi au fil des jours et des semaines. Et même au sein de la famille biologique du président, il a des soutiens », assure une autre source de l’entourage du président.
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« L’enjeu, pour Félix Tshisekedi, était de confier la sécurité à un homme en qui il a confiance. Même si, dans le passé, Tshiwewe n’a pas une histoire particulière avec le chef de l’État, le fait qu’il soit nommé par ce dernier lui donne des obligations de loyauté et de redevabilité », poursuit une autre source au sein des renseignements.
« Sa loyauté vis-à-vis du nouveau président sera attendue en cas de conflit entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, qui lui a permis d’être en charge des opérations et renseignements de la GR pendant une période très critique, entre 2014 et 2020, pendant laquelle la GR a directement été accusée de violations graves des droits humains », analyse Jean-Jacques Wondo.
Depuis son arrivée au pouvoir, Félix Tshisekedi tente de reprendre la main sur l’armée, dont les chefs avaient été nommés par Joseph Kabila. Depuis le début de 2020, plusieurs cadres militaires ont fait l’objet d’auditions, voire de mesures de mise à l’écart. Ce fut notamment le cas du général Delphin Kahimbi, chef des renseignements militaires, décédé le 29 février dans des circonstances encore non élucidées, qui font l’objet d’une enquête, ou encore du général Muhindo Akili Mundos.
Ces mises à l’écart interviennent dans un contexte de rapprochement entre Kinshasa et Washington, qui fait pression pour obtenir le départ de tous les généraux sous sanction européenne ou américaine. « Christian Tshiwewe Songesha n’a pas mauvaise réputation, assure à JA une autre source de l’entourage du président, c’est un profil qui rassure les partenaires internationaux, les organisations de la société civile, et l’ancien président Joseph Kabila ».