Mercredi, 1er juin 2022-Après quatre mois de détention, l’ancien conseiller sécurité du chef de l’État comparaîtra le 3 juin devant la justice militaire.
C’est un procès sous haute tension qui s’ouvrira en fin de semaine à Kinshasa. Selon un document signé par la greffière principale de la Haute cour militaire, l’ancien conseiller sécurité de Félix Tshisekedi comparaîtra le 3 juin, à partir de 9h, devant la justice congolaise. Le procès se déroulera au sein de la prison de Makala, où François Beya a été transféré le 4 avril dernier.
« Atteinte contre la personne du président »
« Fantômas », comme il est surnommé, avait été arrêté le 5 février par l’Agence nationale de renseignements (ANR) sur la base de soupçons d’atteinte à la sûreté de l’État. Il a été détenu durant deux mois dans les locaux de l’ANR. Son dossier a par la suite été transféré à l’auditorat militaire, sans que les charges retenues contre lui n’aient été publiquement communiquées.
Au cours de ses différents interrogatoires, François Beya a notamment été questionné sur l’existence d’un sous-commissariat à proximité de sa ferme de Mitendi, sur celle d’un centre d’entraînement dont le but aurait été de former un commando, mais aussi sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila.
L’ancien conseiller a plusieurs fois répété à ses proches qu’il faisait les frais d’une guerre de palais.
Informations précieuses
Les citations à comparaître délivrées contre Beya et ses co-accusés apportent donc des informations précieuses sur les charges retenues à leur encontre. Selon le document consulté par Jeune Afrique qui vise l’un des co-accusés, il leur est reproché d’avoir, « à Kinshasa, sans à préjudice de date certaine mais au courant de la période allant de l’année 2020 au 4 février 2022 […] participé à un complot en vue d’atteinte contre la personne du président de la République. »
Outre Beya, sont appelés à comparaître le brigadier Tonton Twadi Sekele, présenté comme étant « en fuite » dans la citation consultée par JA ; Guy Vanda, le secrétaire particulier de l’ancien conseiller ; le colonel David Cikapa, son directeur de protocole, la commissaire supérieur principale Lily Tambwe Mauwa et le lieutenant-colonel Pierre Kalenga Kalenga.
Parmi les témoins que le Ministère public se propose de faire entendre figurent notamment le général Michel Mandiangu, patron des renseignements militaires mais aussi le commissaire provincial de la ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo Kitenge.
Article tiré de Jeuneafrique