Dimanche, 1er septembre 2024-La Cohésion Nationale , parlons-en. En appelant à cette cohésion, Martin Fayulu est-il dans son rôle de président élu ou d’ opposant ? Si c’est en tant que président élu, compte-t-il mettre en place une commission préparatoire à un dialogue national en prélude à cette cohésion qu’il appelle de tous ses vœux ?
Si c’est entant qu’opposant, s’agit-il d’un appel de pied au pouvoir avec ce que cela implique comme retombées ?
La cohésion est définie comme le caractère d’un ensemble dont les parties sont unies , harmonisées.
Elle fait référence à l’ affinité, à l’homogénéité , à l’unité…
Dans une démocratie, la majorité et l’opposition ont des points de convergence et les points de divergence.
Elles convergent sur l’amour de la patrie, la défense de l’intégrité territoriale…
Leurs divergences portent sur les idéologies, projets de société, plans d’action , programmes…
En parlant de la cohésion nationale, peut – on comprendre que les deux parties devraient aussi harmoniser les vues sur ce qui les divise démocratiquement ?
Devraient-elles harmoniser leurs idéologies, programmes et plans d’action ? Donc, ne plus avoir ni majorité ni opposition ? Est-ce pour cela que certains appellent à un dialogue ?
Et de quel dialogue s’agirait – il ? Un forum organisé par un facilitateur en vue de déboucher sur une même vision et travailler ensemble ?
Dans un pays normal , l’organisation de ce type de dialogues doit-elle être une exception ou une règle ?
Aux élections, le peuple départage les forces politiques. Les unes passent au pouvoir et les autres vont dans l’opposition.
Si après les élections, les acteurs politiques cherchent à harmoniser leurs vues , est-ce pour aller à l’encontre du verdict populaire ?
À notre point de vue , en démocratie le dialogue entre forces politiques est permanent. Après les élections, ce dialogue se fait dans les institutions dont les animateurs ont été désignés par le peuple.
Au parlement, les élus de la majorité et ceux de l’opposition se côtoient, échangent, discutent et tombent d’accord sur plusieurs sujets privilégiant les intérêts du peuple.
En dépit de ce dialogue institutionnel, nous estimons quant à nous qu ‘ il n ‘ y a pas nécessité d’organiser des conciliabules en dehors du peuple.
Il n’y a pas non plus nécessité de créer une cohésion entre pouvoir et opposition. Une pareille cohésion profiterait à la classe politique et irait à l’encontre des intérêts du peuple.
Ce dernier a besoin de voir la majorité gouverner et l’opposition critiquer ses actions en vue de la pousser à mieux faire.
Donc , chercher une cohésion entre les deux tendances , c’est anti-démocratique. C’est trahir le souverain primaire.
Toutefois , les opposants qui veulent rejoindre le camp du pouvoir ne doivent pas chercher une harmonisation des vues entre les deux camps.
Ils doivent librement renoncer à l’opposition , rejoindre le pouvoir , laisser les autres s’opposer et se préparer à renverser démocratiquement la majorité lors des prochaines élections.
Quant à ceux qui gèrent le pays , ils peuvent s’ouvrir à ceux de l’opposition qui voudraient les rejoindre.
Mais, ils ont surtout l’obligation de respecter et faire vivre l’opposition. La loi portant organisation de l’opposition a même prévu que cette dernière ait son porte-parole avec rang de ministre et qu’elle soit dotée d’un budget pour faciliter son fonctionnement.
Dommage que différents Gouvernements qui se sont succédés n’aient jamais facilité cette organisation.
Du côté de l’opposition, il y en a aussi qui préfèrent évoluer dans le désordre car , être organisé et jouir de certains privilèges risque de faire croire à l’opinion qu’on a été acheté par le pouvoir.
C’est ça le vrai débat.
Lancer un appel à la cohésion nationale entre pouvoir et opposition est une démarche contre nature.
Après les élections aux USA , ça sera invraisemblable que D. Trump et H. Kamala se rapprochent pour chercher une cohésion nationale en dehors du peuple américain.
Vrai ou faux ?
MBIKAYI MABULUKI Steve
Député National