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Consensus préélectoral, pour ou contre ?

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Mardi, 12 avril 2022-Vu du landerneau politique congolais, difficile d’utiliser certains termes sans être tenté de s’autocensurer. Tant ils sont galvaudés, éculés, démonétisés…C’est le cas du mot « consensus  » qui, à l’usage dans l’écosystème politique zairo-congolais, a acquis un sens péjoratif. De son sens noble, ce vocable a dérivé et dévié pour rimer avec « arrangement particulier « ,  » partage du pouvoir », »compromission plutôt que compromis tutti quanti. Tels des chats échaudés, des Congolais sont devenus au minimum dubitatifs chaque fois qu’ils entendent un acteur politique articuler le mot « consensus ».

C’est donc peu dire que l’appel au consensus lancé par Lamuka sonne, a priori, comme un appel de pied à un énième partage du pouvoir, D’ailleurs, un haut cadre de l’UDPS a réservé une fin de non- recevoir à cette démarche en indiquant l’horizon électoral. Une posture classique pour un parti au pouvoir. Du temps de sa toute puissance, le PPRD répétait le même refrain. Seulement voilà, pour que l’on scrute la situation politique avec des lunettes à verres progressifs-celles qui corrigent la vision sur toutes les distances, on s’aperçoit que le chemin menant aux élections est pavé de mille et une embûches. Comment rêver d’élections productrices de légitimité démocratique si les parties prenantes ne s’accordent ni sur l’équipe dirigeante de la CENI ni sur la loi électorale ? Comment espérer une période post-électorale sereine si les germes de la contestation ne sont pas évacués ?

A moins de considérer les élections comme une fin en soi. A moins d’avoir opté pour le passage en force. Quitte à compter sur la bienveillance des partenaires extérieurs traditionnels. Lesquels ont un rare talent de faire le service minimum ou carrément de fermer les yeux et de boucher les oreilles lorsqu’ils estiment leurs intérêts sauvegardés.

Pas sûr, cependant, que le seul soutien extérieur- occidental soit-il, suffise dans un contexte où le Pouvoir aura maille à partir avec toutes les oppositions. Il n’est pas exclu que certains pans de laics -catholiques et protestants- très engagés sortent de leur hibernation pour…étancher leur frustration. Un sacré cas de conscience en perspective pour les clergés de deux principales confessions qui, à la faveur de leur rencontre avec les missi dominici du chef de l’Etat, ont avaient mis de l’eau dans leur vin. Beaucoup trop au point d’en frelater la teneur au goût de certains fidèles.

Alors, le consensus, un antidote au chaos ou un serpent de mer ? Après ce CQFD (Ce qu’il fallait démontrer), poser la question c’est y répondre.

 

José NAWEJ/FORUM DES AS

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