Mercredi, 6 avril 2022-À l’Union sacrée c’est la crise même si les hauts cadres refusent de le reconnaître. C’est le règlement des comptes dans tous les sens. Des ministres pourtant de la majorité font désormais l’objet des questions orales avec débats, interpellations, motions de défiance….
Après la destitution du Ministre de l’économie nationale, Jean-Marie Kalumba, c’est le Vice-premier ministre de l’intérieur, Daniel Aselo qui est visé par une motion de défiance.
Cette initiative est d’un élu de l’AFDC-A de Modeste Bahati pourtant membre du présidium de la famille politique de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le député Okito, initiateur de cette motion de défiance a fait savoir que cette initiative parlementaire fait suite aux réponses non convaincantes du VPM Aselo à la question lui adressée sur la gestion de son secteur. Il a affirmé que ce ministère n’est pas géré au regard de plusieurs abus constatés dans ce secteur si sensible de la vie nationale.
« Le VPM est venu deux fois à l’Assemblée nationale, mon constat est qu’il était venu uniquement s’excuser par rapport à ses propos outrageux contre les députés nationaux et provinciaux, il n’a pas touché le fond des questions lui posées par les députés nationaux, avocat de son état, il est conscient qu’il est en train de faire la violation grave des lois et de la constitution de la République Démocratique du Congo. Nous n’avons pas été satisfaits, il faut soit qu’il démissionne avant l’alignement de la motion contre lui, soit il se présente pour la troisième fois devant les députés nationaux pour présenter ses moyens de défense. Il y a la mauvaise gestion de la territoriale, l’insécurité grandissante dans toute la République Démocratique du Congo, la police est devenue incontrôlable que ça soit la police routière, que ça soit la police de proximité comme si on était dans un État bananière, jusque-là l’ANR n’a pas cessé avec ces petits cachots clandestins. Ce ministère n’est pas géré, ça pèse trop sur les épaules du VPM Daniel Aselo Okito », avait expliqué à ACTUALITÉ.CD Didier Lutundula Okito, après le dépôt de sa motion au bureau de l’Assemblée nationale.
Des langues se délient pour dénoncer la manque de cohésion et de coordination au sein de l’Union sacrée.
« Ça va dans tous les sens, on ne maîtrise plus rien. Nous donnons une image négative de la majorité parlementaire. À quelques mois des élections, ces spectacles de mauvais goût doivent être éviter dans notre famille politique. Un ministre de la majorité vient d’être destitué il y à peine une semaine et nous voilà en train de poursuivre un autre membre du gouvernement, je crois qu’il y a un problème », dit un élu qui a requis l’anonymat.
Après la destitution du Ministre de l’économie nationale, Jean-Marie Kalumba, le député National Déo Nkusu avait clairement étalé ses regrets de voir un ministre de la majorité être destitué dans des conditions un peu compliquées.
« Je suis déçu simplement parce que, voir un ministre partir dans ces conditions alors qu’appartenant à la majorité ça dit qu’il ya quelque chose qui ne va pas. Je pense que c’est une déception et il faut faire beaucoup attention avec cette union sacrée. Il faut changer des banquets et faire autrement les choses parce que c’est un mauvais signe. l’Union sacrée devrait réfléchir sur son fonctionnement », disait Déo Nkusu.
Lors de l’ouverture de la session de mars, le président de l’Assemblée nationale avait promis de laisser les députés s’exprimer pleinement sur les contrôles parlementaires. Une question reste posée, les députés veulent-ils abuser ? La question est sur toutes les langues du côté des membres du gouvernement Sama.
“Les Honorables Députés se sont montrés très critiques envers le Bureau au sujet de leurs initiatives de contrôle parlementaire et souhaitent exercer pleinement leurs prérogatives en matière de contrôle de l’action de l’exécutif. Votre Bureau vous a entendu chers Collègues. Il veillera à la programmation systématique, chaque mercredi, de vos initiatives de contrôle jugées recevables afin de vous permettre d’exercer vos prérogatives constitutionnelles”, avait déclaré Mboso dans son allocution.
Le speaker de la chambre basse du parlement avait précisé que ces contrôles devront être encadrés.
“Loin d’être perçu comme un acharnement politique sur le Gouvernement ou les gestionnaires du Portefeuille de l’Etat, le contrôle parlementaire est un exercice normal en toute démocratie. Il permet à ces derniers de rendre compte, devant les Elus nationaux, de la gestion des affaires publiques et des entreprises et établissements publics dont ils ont la charge”, a ajouté le speaker de la chambre basse du Parlement.
Pour lui : “au cours de chacune de nos Sessions parlementaires, nos compatriotes attendent de leurs élus l’exercice du contrôle parlementaire de la gestion des affaires publiques, avec responsabilité et dévouement, afin de veiller à ce que le Gouvernement assure leur sécurité, leur autosuffisance alimentaire, leur accès à l’eau potable, à l’électricité et aux soins de santé de qualité, améliore la qualité des infrastructures socioéconomiques de base, la gouvernance des ressources naturelles et assure la répartition équitable des richesses et l’utilisation optimale des ressources dans le budget de l’État et, en définitive, améliore leur vécu quotidien”.
Dossier à suivre !
Kevin INANA