
Jeudi, 5 janvier 2022-Douze jours seulement après, l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs continue d’occuper la une des débats sur l’ensemble de la province du Kongo Central. À l’origine : le dysfonctionnement criant des outils informatiques acquis par la centrale électorale qui ne cessent de créer polémique selon que l’on soit de l’opposition ou de l’union sacrée de la nation.
Pour les opposants, les plus optimistes, les matériels informatiques achetés par la CENI sont loin de satisfaire les attentes des électeurs.
Ces derniers pensent que l’actuelle équipe dirigeante de la CENI avec à sa tête Denis Kadima l’aurait fait à volonté pour décourager les uns et les autres à aller se faire enrôler et, éventuellement, favoriser le glissement tant décrié.
Faux et archifaux, rétorquent ceux de l’Union sacrée de la nation qui, en ce qui le concerne, confirment à tort ou à raison, les performances desdits matériels qui ont déjà fait leurs preuves dans plusieurs pays africains.
Et d’ajouter : le pouvoir en place est plus que déterminé à défendre la constitution a tel enseigne qu’il n’acceptera jamais le glissement qui, du reste, est interdit par le cadre légal.
En tout état de cause, loin de défendre un camp ou encore l’autre, le moins que l’on puisse d’emblée dire est que la lenteur avérée et les problèmes techniques que posent ces machines vont sans nul doute impacter sur les résultats et les attentes des personnes à l’âge de voter qui préviennent dès lors un scandale du cycle électoral en cours en RD. Congo.
Cependant, si ailleurs dans d’autres centres d’identification et d’enrôlement disséminés çà et là à travers toutes les autres provinces faisant partie de la première ère opérationnelle cette opération se passe en rose, au Kongo Central, par contre, de toutes les 3 machines mises à la disposition de chaque centre, une seule et par hasard 2 qui fonctionnent normalement.
Jamais toutes les 3 à la fois. L’autre ou les deux autres , pour la plupart sont envoyées à la réparation. Ce qui donne du fil à retordre aux opérateurs de saisie recrutés et formés par la CENI.
Ce qui écoeure et scandalise à la fois, dans certains coins les plus reculés du Kongo Central, depuis le lancement de cette opération le 24 décembre dernier, ces machines n’ont fonctionné que l’espace d’un matin ; soit deux jours seulement.
Pour l’heure, elles ne sont plus mises en service suite au manque du carburant pour faire fonctionner les groupes électrogènes et, par ricochet, les matériels informatiques.
Les requérants de la carte d’électeur qui ont longtemps attendu le règlement de la situation qui tarde à venir, ont cependant jugé bon de boycotter cette opération pour accorder priorité aux travaux de champs qui constituent leur principale ressource vitale.
Alors que selon les bribes d’information en notre possession, le Secrétariat Exécutif Provincial de la CENI aurait équipé tous les centres d’enrôlement avec des panneaux solaires pour pallier au déficit de l’électricité.
Le cas le plus frappant est celui, parmi tant d’autres, qui prévaut dans le territoire de Tshela et plus précisément dans le secteur de Bula Naku où, apprend-on des sources concordantes, un de ses centres d’enrôlement situé dans le village Nganda-Vinda se serait privé des panneaux solaires.
Bien que disposant d’outils informatiques et d’un groupe électrogène, ses machines sont à l’arrêt depuis le 26 décembre 2022.
Situation presqu’analogue dans des centres établis dans d’autres secteurs des territoires de cette province tels que Kimvula, Luozi, Seke-Banza et que savons-nous encore.
L’heure est donc venue pour que le gouvernement provincial, de commun accord avec le Secrétariat Exécutif de la centrale électorale, réfléchisse ensemble sur cette question cruciale susceptible d’entraîner davantage les doutes dans les esprits des électeurs quant à la bonne organisation des élections tant attendues par les congolais.
Notamment, pour le gouvernement provincial, en mettant les moyens à la disposition des chefs de secteurs et des structures d’auto-regulation des médias devant cheminer ensemble dans la sensibilisation de la population ; facteur sine qua non visant à enrôler 2.500.000 d’électeurs au Kongo Central comme cela a été convenu lors de la réunion ayant mis tout dernièrement, d’un côté, le Gouverneur Guy Bandu Ndungidi, et, de l’autre côté, les chefs de secteurs et les représentants des médias.
Au Secrétariat Exécutif de la CENI de mener un plaidoyer auprès de sa hiérarchie pour non seulement augmenter le nombre des machines dans les différents centres d’enrôlement de la province ; mais aussi et surtout revoir la durée de 1 mois de cette opération qui, à l’allure où vont les choses, paraît trop courte.
Raison pour laquelle toutes les parties prenantes au processus électoral de 2023 appellent le gouvernement provincial et la CENI à crever au plus vite l’abcès pour la réussite de cette opération devant répondre aux attentes des uns et des autres.
Dieudonné MUAKA DIMBI
