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RDC-Congolité : « il y a un temps pour toute chose » (Tribune)

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11 juillet 2021-Le débat fait rage sur la loi Tshiani qui vient d’être déposée à l’Assemblée nationale. Mais des fois, on ne sait pas trop bien, quand on penche pour un camp contre un autre, si c’est par mure réflexion ou simplement par fanatisme. Lorsqu’on regarde la furie qui a engagé les Katangais dans la chasse aux Kasaïens dans les années 90, et qu’on revoit l’un des meneurs de cette chasse aux Bilulu, Kyungu wa Kumwanza demandant pardon quelques années plus tard, on peut se demander si l’on agit toujours de pleine conscience ou par ses instincts parfois les plus bas.

En ce qui me concerne, je suis personnellement contre la congolité telle que présentée aujourd’hui. Une première question déjà, si ce verrouillage de la fonction présidentielle était réellement une question vitale, pourquoi les 500 députés nationaux qui siègent à l’assemblée nationale n’y ont pas pensé eux-mêmes et on dut attendre Noël Tshiani pour emboucher la trompette du nationalisme ?

Deuxième question. Les élections se préparent plusieurs années à l’avance. A deux ans du scrutin, cette question est proposée au parlement. Combien de temps prendra-t-elle pour trouver réponse, quand on sait qu’il y a des préoccupations plus urgentes que l’assemblée n’a pas encore abordées ? Faudra-t-il promulguer cette loi, si elle est adoptée, douze mois avant le scrutin ? Ceci équivaut à vouloir changer les règles du jeu pendant le match, car la course à la présidentielle a déjà commencé.

La première victime de cette loi, c’est manifestement Moïse Katumbi, le patron d’Ensemble, prétendant sérieux à la présidence, qui a déjà été écarté par Kabila en 2018, et qui serait encore écarté aujourd’hui par … Tshisekedi, à en croire certains proches d’Ensemble. Vrai ou faux, cette initiative aide peut-être le Président en exercice à disqualifier ses adversaires, mais en même temps, elle pourrait contribuer à créer un « Tout Sauf Tshisekedi » dans l’union sacrée de ses victimes, un LAMUKA 2.0 où on retrouverait Kamerhe, Kabila, Katumbi, Fayulu, tous nourrissant une grosse rancœur contre lui.

Il y a un temps pour toute chose. Le durcissement des conditions d’accès à la présidence peut être utile, peut-être pas, mais cela doit être étudié in tempore non suspecto, en un moment non suspect, par exemple au tout début d’une nouvelle mandature. Je me suis entendu répondre par certains qu’il n’y a jamais un bon moment pour asseoir les fondations d’une nation. Je leur ai alors demandé pourquoi Félix Tshisekedi, par exemple, ne déclenche pas l’audit de l’armée, qui pullule d’étrangers comme nous le savons tous ? C’est parce que le moment n’est pas opportun disent-ils ; il ne saura pas maîtriser les dérapages éventuels. Et pourquoi ne renvoie-t-il pas la MONUSCO comme les populations de l’est le réclament ? Parce que c’est trop tôt. De même, tout esprit objectif peut comprendre que l’adoption de cette loi Tshiani est de nature à provoquer un chaos indescriptible, aussi bien dans la composition du parlement que dans les fiefs de Katumbi. Est-ce le but secrètement recherché, un chaos pour qui justifierait le glissement dont personne ne veut ? L’avenir nous dira très vite.

Kimikambo GONTCHO (+ 243 81 27 22 490)
Conscience nationale en action (CNA)

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