Jeudi, 23 décembre 2022-Candidat à la présidentielle de 2018, le leader de l’Ecidé démasque des anomalies dans les prévisions données par la CENI. Martin Fayulu a souhaité un délai de deux mois pour les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, contrairement à un mois prévu par la Centrale électorale.
Le président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) a estimé qu’un mois est insuffisant pour organiser les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs. Il faudrait, par conséquent, au moins deux mois. Au cours d’une conférence-débat animée hier jeudi 22 décembre au CEPAS, Martin Fayulu a analysé plusieurs paramètres susceptibles de ne pas permettre à l’équipe Kadima de respecter le timing de ces opérations.
« L’indicateur le plus important, c’est le nombre de kits affectés. La CENI a les moyens de faire la théorie de file d’attentes. J’ai compris que chaque électeur fera pas moins de 7 minutes avant de s’enrôler. Ça veut dire que dans une heure, un kit ne peut pas enrôler plus de 7 personnes« , a révélé Martin Fayulu.
Candidat à la présidentielle du 30 décembre 2018, Martin Fayulu a également déploré l’absence d’un fichier central numérisé. « Pourquoi on n’a pas un portail ? Et pourtant ils ont la capacité de le faire. Ils ne le font pas juste parce qu’ils ne veulent pas être à découvert« , a affirmé l’opposant au régime Tshisekedi.
PLUSIEURS ANOMALIES DANS LES PRÉVISIONS
Martin Fayulu dit avoir démasqué plusieurs anomalies dans les prévisions présentées par la CENI pour les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, en vue des élections de 2023. Il a accusé la Centrale électorale d’avoir augmenté ou diminué le nombre d’électeurs dans certains centres « selon l’intérêt du pouvoir ou de l’Union sacrée« .
Organisé autour du thème intitulé: « Enrôlement des électeurs par la CENI, égale à la première étape de l’opérationnalisation de la feuille de route électorale« , cette conférence-débat a été une occasion pour le président de l’Ecidé de comparer les différents cycles électoraux qu’a connus la RDC depuis 2006.
C’est à l’issue de cette comparaison que Martin Fayulu a constaté que « nous sommes dans le même schéma de la tricherie de 2018« .
Voilà pourquoi, il a fait savoir qu’ « en 2018 nous n’avons pas préparé la population. Mais cette fois-ci, tout est mis en marche dans le Manifeste de Kisangani sanctionnant notre congrès tenu à Kisangani« . En clair, Martin Fayulu a affirmé qu’il ne se laisserait pas faire au cas où la volonté du peuple ne serait pas respectée en 2023.
PAS DE BOYCOTT
Cependant, Martin Fayulu exclut l’hypothèse d’un quelconque boycott des élections de 2023, mais affirme qu’il ira s’enrôler pour participer aux « vraies élections ». Il a appelé les Congolais à aller s’enrôler massivement pour obtenir leurs cartes d’électeur.
« (…) Nous demandons à la population d’aller s’enrôler. Ils nous ont tendu un piège. Nous faisons la campagne, mais nous disons aux gens d’être vigilants en relevant toutes les anomalies. Nous avons demandé à l’Eglise catholique, l’ECC et aux partenaires internationaux de commencer à suivre le processus dès ces opérations d’enrôlement« , a déclaré le président de l’Ecidé.
Par ailleurs, Martin Fayulu a invité la CENI à un consensus autour de la question du processus électoral en cours en RDC. Selon lui, ce consensus devrait se faire autour des principaux animateurs du processus électoral. Martin Fayulu a nommément cité Lamuka, l’Union sacrée, la société civile et la CENI.
Le président de l’Ecidé croit dur comme fer que la CENI porterait seule le chapeau des conséquences qui découleraient des irrégularités de ce processus électoral, qu’il considère déjà comme biaisé.
Article tiré de FORUM DES AS