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Service minimum sur l’agression, dynamisme débordant sur les élections !

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Jeudi, 8 décembre 2022-Revoici les partenaires » traditionnels » de la RDC ! Ils donnent de la voix ! Pour condamner l’agression avérée – parce que documentée par des experts de l’ONU- du Rwanda contre la RDC ? Nenni. Pour s’insurger contre les commanditaires et exécutants du massacre de Kishishe ? Pas du tout. La déclaration conjointe des pays occidentaux et apparentés auxquels s’ajoute l’Union européenne porte, essentiellement, sur leurs attentes par rapport aux élections générales de l’année prochaine. Un marathon électoral dont le « la » a été donné avec la publication du calendrier par la CENI.

Etant donné le caractère prégnant et poignant de la tragédie qui se vit et sévit dans l’Est de la RDC, pas besoin d’être un observateur de haut vol pour faire ce constat tout en contraste. A savoir que les partenaires dits traditionnels sont lents à dénoncer l’agression rwandaise et son lot de massacres ainsi que de déplacements forcés des populations civiles, mais prompts à se prononcer sur le processus électoral. Le martyre du peuple congolais mérite bien plus que ce service minimum décliné par ce passage : les signataires de la déclaration conjointe réaffirment » leur solidarité avec les populations victimes des conflits en particulier dans l’Est du pays et réitèrent leur soutien en faveur des efforts diplomatiques régionaux « .

Aux yeux de nombre de Congolais, la dialectique des chancelleries occidentales équivaut à mettre la charrue avant les bœufs ou, plus contextuellement, avant les vaches du Kivu. Si les élections constituent à l’évidence une priorité constitutionnelle, la guerre d’agression est une urgence existentielle pour la RDC. » Primum vivere deinde philosophari » (vivre d’abord, philosopher ensuite) renseigne un proverbe latin qui, depuis l’Antiquité, résiste au temps et à l’espace.

Pour sûr, la prise de position des plénipotentiaires des puissances occidentales ne peut que sonner comme cette politique de » deux poids, deux mesures » qui tend de plus en plus à structurer les relations internationales. Ces principes » humanistes » et même » droits de l’hommistes » à géométrie variable en vertu desquels les mêmes » grands de ce monde » s’émeuvent, condamnent et agissent face à des » agressions » assorties « d’atrocités » contre des civils dans certaines parties du monde. Et lorsqu’il s’agit de la RDC, au mieux ils balbutient quelques trivialités de bon sentiment et, au pire, ils se taisent dans toutes les 16 langues.

Ceux des Congolais ayant reçu la totalité de doses leur vaccin de patriotisme savent que l’unique antidote à cette sensibilité à deux vitesses est l’auto-prise en charge. Les enjeux géopolitiques doublés d’intérêts économiques faisant foi, la chronique sans fin de cette guerre d’agression a achevé de montrer et de démontrer qu’une RDC affaiblie, déstructurée voire …balkanisée fait les affaires de nombre de pays et de multinationales du nord qui se cachent derrière le Rwanda et l’Ouganda.

Ceci expliquerait – il cela ? Poser la question, c’est répondre.

José NAWEJ/FORUM DES AS

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