Okapinews.net
Sécurité

RDC : « les premiers pas de l’état de siège » (Tribune)

publicite-candidat

11 mai 2021-L’état de siège connaît ses premiers pas avec la prise de fonction des gouverneurs militaires. Le lieutenant général Constant Ndima, gouverneur militaire du Nord Kivu a eu des mots touchants. Il a reconnu que les militaires vendaient des armes et des munitions à l’ennemi et qu’il fallait que les choses changent. Personne ne devrait trouver à redire dans ces propos pleins de bonnes intentions et d’où semblent émaner une certaine détermination.

Le grand défi c’est certainement celui de la confiance attendue des populations. La proclamation de l’état de siège a suscité des questions, la principale étant que c’est peut-être une manœuvre pour nous endormir pendant que d’une part, la MONUSCO se refait une santé, elle qui était décriée par les populations, et d’autre part, la machine de la balkanisation se met en place. On se souvient en effet qu’il y a peu, l’état congolais annonçait des opérations militaires conjointes entre les armées congolaises et rwandaises sur le sol congolais. Cette annonce avait provoqué le tollé, des manifestations, et depuis le pouvoir congolais n’a jamais donné une suite ni dans un sens ni dans un autre sur cette question sensible. Le projet a-t-il été abandonné, ou bien se tient-il en embuscade ?

Il est évident que Félix Tshisekedi, en sa qualité de Président de l’Union africaine, est soumis à de nombreuses contraintes, diplomatie oblige, dont certaines vont à l’encontre des intérêts et de la volonté du peuple. Le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya, la MONUSCO, la France, tout le monde veut venir en RDC sous tout prétexte, le plus facile étant notre sécurité, mais pour une raison connue de tous : se positionner sur nos minerais. Qui est prioritaire pour lui ? Le peuple ou la communauté internationale ?

Autre indicateur : l’audit de l’armée. Pour rappel, celle-ci est accusée de trois maux : 1) présence d’étrangers dans ses rangs, jusqu’aux plus hautes fonctions, 2) des fictifs dans les effectifs et 3) présence d’officiers affairistes. Quel serait le sens de l’état de siège si l’armée reste telle quelle ? Ne faut-il pas combiner les deux opérations ?

L’état de siège, surtout dans ces trente premiers jours, est donc l’épreuve de la vérité pour Félix Tshisekedi. Nous lui souhaitons bonne chance, à lui, à nos généraux et aux FARDC, rappelant toutefois que la confiance n’exclut pas la vigilance. On est ensemble !

Serge Gontcho di Spiritu Sanctu (+243 81 27 22 490)
Conscience nationale en action(Cna)

publicite-candidat

Liens Pertinents