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Au Brésil, des centaines de manifestants demandent justice pour un Congolais assassiné !

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Dimanche, 6 février 2022-Moïse Kabagambe, qui travaillait à Rio de Janeiro en tant que journalier, y a été battu à mort sur une plage le 24 janvier à l’âge de 24 ans.

Des centaines de personnes ont manifesté, samedi 5 février, au Brésil pour demander justice pour un jeune Congolais battu à mort sur une plage de Rio de Janeiro, un drame qui a mobilisé de nombreuses personnalités.

Arborant des pancartes avec son portrait et des slogans contre le racisme et la xénophobie, les manifestants se sont rassemblés autour du bar de plage du quartier prisé de Barra da Tijuca où Moïse Kabagambe, qui y travaillait en tant que journalier, a été tué le 24 janvier à l’âge de 24 ans.

« Il s’agit de la mort d’un étranger qui était notre frère, parce qu’il était noir. Nous sommes ici pour montrer notre résistance, pour montrer que nous ne laisserons pas impuni ce qui s’est passé », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Bruna Lira, une étudiante de 19 ans portant un t-shirt sur lequel on pouvait lire « antiraciste ».

Vêtus de blanc, des immigrés congolais ont dansé et chanté pendant la manifestation à laquelle ont participé des proches de Moïse Kabagambe, arrivé au Brésil en 2011 pour fuir les violences en République démocratique du Congo.

Des manifestations ont également eu lieu à Sao Paulo, dans le sud, et à Brasilia, la capitale, ainsi qu’à Salvador et Belo Horizonte. Dans la capitale, les manifestants se sont rassemblés devant le ministère des affaires étrangères, et ont jeté un liquide rouge sur le trottoir, avant de l’essuyer avec des linges : « Sang noir, pas une goutte de plus », proclamaient des pancartes.

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Vague d’indignation
Moïse Kabagambe a été brutalement attaqué par au moins trois hommes après une dispute qui, selon la famille, a débuté lorsqu’il a réclamé un arriéré de salaire au gérant. La police a arrêté trois personnes impliquées dans le passage à tabac et enquête sur le mobile du crime.

Les images d’une caméra de sécurité montrent le moment où des hommes ont immobilisé Moïse et l’ont frappé à plusieurs reprises avec des bâtons, même après sa chute sur le sol, alors qu’il n’oppose pas la moindre résistance. Sa mort a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, de nombreux artistes, sportifs et sa famille réclamant justice, parmi lesquels le chanteur Caetano Veloso ou le footballeur Gabriel Barbosa.

« C’est très injuste car l’argent qu’il gagnait en travaillant ici, Moïse l’utilisait pour aider sa famille. C’était un bosseur, je le connaissais », a confié à l’AFP un ami congolais de la victime, Chico Mayamba. Le Brésil « n’accorde de la valeur qu’aux étrangers aux yeux clairs et qui parlent anglais. Si c’est un noir qui est venu d’Afrique pour essayer de grandir ici, il n’a aucune valeur », a déploré Douglas Alencar, le coordinateur à Rio de Janeiro de l’Ipad, un institut militant pour la défense de la démocratie, au cours de la manifestation dans cette ville.

Moïse Kabagambe habitait avec sa mère et d’autres de ses enfants à Madureira, un quartier pauvre de Rio. Le maire de Rio, Eduardo Paes, a annoncé samedi que le lieu de l’assassinat deviendrait un mémorial en hommage à Moïse Kabagambe et à la culture congolaise, et que la gestion du nouveau bar serait confiée à sa famille.

Le Monde avec AFP

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