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Kongo Central : aucun centimètre de la concession de la RTNC ne sera cédé et moins encore vendu ; soutient l’ensemble du personnel de ce média public !

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Jeudi, 22 décembre 2022-À Matadi, capitale de la province du Kongo Central, les violons ne semblent plus s’accorder entre la RTNC, d’une part, et l’Assemblée provinciale, d’autre part. À l’origine : les menaces délibérément orchestrées par l’organe délibérant déterminé à arracher une portion de terre dans la concession de la RTNC située à Kinkanda dans la commune de Matadi pour y ériger son siège administratif.

Si notre mémoire ne nous trahit pas, en 1973, le Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Gbendu Wazabanga, alors Président de la République du Zaïre, avait décide de valoriser « La Voix du Zaïre » devenue ensuite, après le changement de nom de ce pays, « La Radio Télévision Nationale Congolaise », RTNC acronyme, afin qu’elle arrive à jouer pleinement son rôle de Grand Tam-tam d’Afrique.

Pour y parvenir, il a attribué gratuitement de vastes concessions de terre en faveur de ce média public et ce, à travers toutes les 11 anciennes provinces que comptait à l’époque le pays.

C’est aussi dans ces concessions que sortaient des terres, des bâtiments pimpant neufs construits pour abriter les différentes stations provinciales de la RTNC.

Le Kongo Central, alors Bas-Zaïre, en était aussi l’heureux bénéficiaire avec une superficie maximum de 7 ha.

Mais aussi curieux que cela puisse paraître, vers les années 90, ce patrimoine pourtant légué à la RTNC/Kongo Central par la volonté de feu Maréchal Mobutu, était déjà l’objet de convoitise de la part des tierces personnes.

Ces dernières, par des manœuvres sordides, ont dû soustraire de cette chaîne audiovisuelle d’Etat, 2 ha sur les 7 ha qu’elle disposait jadis.

Et comme si cela ne suffisait pas, cette concession, en dépit de son étiquette de domaine d’Etat, ne cesse d’attirer l’admiration des gens qui tiennent coûte que coûte à la morceller.

Devant toutes ces menaces, feu Léonard Fuka Unzola, alors Gouverneur de la province du Kongo Central, qui tenait à la protection de ce patrimoine d’Etat, l’a en effet couvert en promulguant un arrêté provincial portant interdiction sans faille de sa vente ou mieux de sa cession sous peine des poursuites judiciaires à l’encontre de quiconque qui s’y livrerait mais en vain !

Peine perdue. C’est le moins que l’on puisse dire à voir tout ce qu’on y est en train de vivre.
Car, de 5 ha restants de cette concession, 2 ha autres seraient présentement occupés par des privés qui y exploitent çà et là des activités on ne peut plus rentables et cela, sous la barbe des autorités et des services d’Etat censés pourtant veiller au maintien de ce domaine privé appartenant à l’Etat congolais mais qui, malheureusement ne disent mot.

Leur silence n’est-il pas qualifié de complice ? C’est la question que tout le monde se pose et qui mérite au plus vite une réponse.

Cependant, ne sachant sur quel pied se tenir encore et surtout en vue de protéger les 3 ha restants de ce patrimoine du reste convoités par tout le monde, la RTNC/Kongo Central a jugé bon, cette fois-ci, de solliciter un certificat d’enregistrement obtenu en bonne et due forme auprès des services habilités et compétents en la matière. Nous sommes donc en 2021.

Pendant que l’on croyait qu’avec ce document acquis de façon légitime, la RTNC avait sécurisé d’office sa concession et pourrait donc respirer calmement l’air frais provenant du chaudron d’enfer en aval du fleuve Congo, c’est aussi le moment qu’a plutôt choisi, contre toute attente, la toute première institution de cette province pour faire à son tour les yeux doux à ce patrimoine.

Il s’agit de l’Assemblée provinciale du Kongo Central qui est plus que déterminée d’y construire son siège administratif bien que connaissant dans son for intérieur que ce média public détient, depuis 2021, un certificat d’enregistrement de cette portion de terre.

Et la population qui suit de très près l’évolution de cette situation à se poser la question de savoir pourquoi l’organe délibérant cherche à tout prix à lui arracher dans l’illégalité une partie de sa concession ? La question reste posée.

Toutefois, il sied de signaler que vers le début de l’année 2021, des personnes étrangères ont fait irruption sur ce terrain qu’est une propriété privée de la RTNC pour y mener, dans la discrétion la plus totale, des études de faisabilité et ce, sans devoir au préalable, informer le Directeur Gabriel Lukeka Bin Miya.

La présence de ces dernières a cependant fait exacerber la colère de l’ensemble du personnel de ce média public qui a crié au scandale.

Pour ce faire, il a chassé ces suspects de leur concession sans autre forme de procès.
Saisi, le Président de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, Jean Claude Vuemba avait, le 31 mars de la même année, invité les membres de comité de direction de la RTNC avec qui il a échangé longuement autour de cette question dans son cabinet de travail.

Non convaincu de l’argumentaire lui avancé par ces derniers, il leur a ensuite adressé une lettre dans laquelle il sollicitait l’autorisation de réaliser les travaux topographiques dudit terrain.

En réponse, le comité de direction de la RTNC/Kongo Central avait d’abord pris langue avec sa hiérarchie nationale qui, à son tour, avait tout simplement invité le Président de l’Assemblée provinciale de surseoir avec cette démarche.

Le mardi 20 décembre de l’année en cours, le même organe délibérant y a une fois de plus envoyé toute une équipe d’ingénieurs chinois qui, sans vergogne, s’était mis à y effectuer des tracés topographiques.

Un acte qui, pour de nombreux observateurs avertis, frise à la fois le gangtérisme et la spoliation d’un terrain d’autrui. Pourquoi autant de provocations de la part d’une institution respectée et respectueuse des lois du pays ?

Pour le personnel de la RTNC, le fait de se livrer à de telles pratiques deshonotrantes, l’organe délibérant perd lentement mais sûrement sa crédibilité vis-à-vis des habitants de la province du Kongo Central qui regrettent d’avoir propulsé leurs candidats des élections de 2018 au rang des députés provinciaux.

Tout compte fait, le fameux feuilleton « RTNC – Assemblée provinciale » qui vient de faire déplacer depuis le mercredi 21 décembre 2022 à Matadi toute une délégation de la Direction Générale de ce média audiovisuel d’Etat conduite par son chargé de la sécurité juridique étant ce qu’il est, il appert donc au bureau de l’Assemblée provinciale de mettre un peu d’eau dans son vin.

Notamment en laissant tranquille le Comité de direction provinciale de la RTNC. Et s’il tient à avoir obligatoirement
une partie de cette concession, il serait à cet effet souhaitable qu’il aille plutôt négocier à Kinshasa directement avec le ministère national de tutelle voire avec le Conseil d’administration et la Direction Générale de la RTNC qui, à notre humble avis, sont les seuls habilités à décider définitivement sur cette question.

Au cas contraire, qu’il procéde tout simplement à la destruction de leur siège du quartier Ciné Palace mal construit et, éventuellement, le remplacer par une nouvelle construction susceptible de répondre aux normes.

Dieudonné MUAKA DIMBI

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