31 mars 2021-La directrice générale du média en ligne Dépêche.cd, Mimie Engumba Mulongo a, dans son interview accordée à Okapinews.net, mardi 30 mars 2021, réveillé la conscience de la femme congolaise pour le combat de son développement. Pour cette dame dont les capacités ne sont plus à démontrer, ce mois dédié à la femme devra servir à cette dernière d’œuvrer dans tous les secteurs de la vie afin de marquer son autonomisation au sein de la société.
Elle a également parlé des devoirs de l’État congolais envers cette femme qui est au centre de toutes les actions de l’humanité.
Ci-dessous, l’intégralité de l’interview :
Okapinews.net : En ce mois de célébration des droits des femmes en RDC, quels sont vos vœux en tant que leader d’opinion ?
Mimie Engumba : Que la femme redouble d’effort afin d’arracher le respect de tous ses droits et surtout la reconnaissance à juste titre de ses compétences dans tous les domaines de la vie.
La performance de la femme et donc de la société toute entière n’en sera qu’accrue. L’efficacité et la viabilité de toutes les initiatives de l’Homme dépendent aussi largement de la prise en compte adéquate des aspects du genre.
Okapinews.net : Qu’entendez vous par autonomisation de la femme ?
MEM : Une autoprise en charge de la femme, rendre la femme capable de porter des initiatives qui la rendent indépendante et autonome.
Selon vous, qu’est-ce que l’État congolais doit faire pour matérialiser la parité entre homme femme ?
MEM : Sensibiliser l’homme et la femme sur leurs droits respectifs en insistant sur ceux de la femme.
Prévoir des programmes scolaires dès la maternelle qui encourage les filles à intégrer qu’elle dispose des mêmes capacités que les garcons.
Encourager les femmes à mériter leurs places par les différentes compétences qu’elles acquièrent et leur ouvrir la porte (autant qu’aux hommes) à la gestion de la chose publique à tous les échelons.
Organiser des plaidoyers à ce sujet.
Reconnaître la place prépondérante de la femme comme agent économique de premier plan et mettre des mécanismes de rémunération ou reconnaissance qui lui permettent de s’épanouir.
Okapinews.net : Vous êtes une femme qui a fait ses preuves dans la gestion de la chose publique, dites-nous en long quelles sont les expériences que vous pouvez partager avec les femmes après avoir géré quelques secteurs publics ?
MEM : J’ai eu à me battre contre le mépris des hommes.
La femme est encore victime à l’heure actuelle des comportements dégradants de la part de l’homme qui n’hésite pas à la réduire au niveau d’un objet sexuel.
L’intelligence de la femme s’évalue encore selon certains hommes, à la capacité de celle-ci à céder aux avances sexuelles . J’ai dû batailler dur et je le fais encore pour faire-valoir mon savoir-faire d’abord et lutter contre tout comportement déviant.
Pas facile car à l’extrême, je me vois obligée de démissionner.
Cette situation fait de nous femmes, selon les cas, victimes ou bourreaux des hommes dans tous les secteurs de la vie et encore plus dans le secteur public.
Okapinews.net : En des termes clairs, quels sont, selon vous, les domaines sur lesquels les femmes congolaises doivent plus s’intéresser ?
MEM :
Politiques : participation active et rationnelle à la gestion de la République
Économique : relever le défi d’un entreprenariat qui participe effectivement à la croissance économique inclusive et améliore le leadership féminin dans la création des richesses.
Juridique : vulgarisation et promotion des instruments juridiques qui sécurisent la femme et lui assurent un plein épanouissement.
Culturelle : Combattre les pesanteurs (culturelles) qui rabaissent la femme.
Okapinews.net : Qu’est-ce que la femme congolaise doit faire pour participer activement à la gestion de la chose publique en RDC ?
MEM : Avoir confiance en elle-même,
se fédérer en coopératives, associée, pour revendiquer leurs droits, pour renforcer leurs capacités managériales et mieux s’organiser. L’union fait la force.
Okapinews.net : Avez-vous un vœu à émettre pour la matérialisation de la parité homme et femme en République démocratique du Congo ?
MEM : Que le Président de République s’implique d’avantage et équilibre la quotité Homme et Femme, d’abord à la Présidence.
Plaidoyer au parlement à travers toutes les institutions.
Okapinews.net : Votre conseil aux femmes de la RDC en ce mois de mars ?
MEM : La route est longue, pénible mais accessible à toutes les femmes qui doivent s’armer de courage et arracher cette parité en usant de la diplomatie, sagesse et intelligence.
Soyons solidaires et déterminées pour que chaque jour, nous fassions un pas vers cette parité tant voulue.
Propos recueillis par Kevin INANA