Jeudi, 11 mai 2023-Il est déjà loin, très loin même le temps où la force de l’EAC était présentée comme une panacée à l’agression rwandaise sous couvert du M23 ! A la veille de l’arrivée des troupes de l’EAC, le Président lui-même prévenait les rebelles sur le mode « vous allez voir ce que vous allez voir « . Rien de ce qu’espéraient Fatshi Béton et, travers lui, tous les Congolais avec ne s’est, hélas, produit. Avant le déploiement était égal après le déploiement. Au point que le chef de l’Etat a dû tancer le commandant en chef de la force est-africaine. Rien n’y a fait.
Les épaules galonnées du Kenya comme de l’Ouganda répétant dans toutes les langues et sur tous les tons que le mandat des troupes de l’EAC n’était pas offensif. En clair, il n’était pas question de faire la guerre au M23.
Il n’en fallait pas plus pour que l’enchantement mêlé à un fol espoir à un espoir fou -c’est selon- de voir les rebelles être mis hors d’état de nuire se dégonfle comme une baudruche. Espoir déçu, amour déchu. Comme à la suite d’une chute libre, L’action EAC dégringole en perdant le gros de sa valeur sur la bourse de Goma. Au départ surévaluée, la force est-africaine s’en trouve dévaluée voire quasi démonétisée. Le secours ne viendra pas de l’orient. La solution EAC a fait pschitt
Un échec qui était, pourtant, prévisible. Mieux, qui était dans l’air du temps. Une simple contre-expertise des ressorts de cette organisation sous régionale aurait dû, en effet, conduire Kinshasa à ne pas jouer la carte force de l’EAC.
On ne voyait pas comment une organisation où Kigali et Kampala tenait le haut du pavé pouvait œuvrer à neutraliser le M23. Ce mouvement rebelle étant constitué de protégés des régimes rwandais et ougandais. A mille lieues du Japon, on se fait très rarement hara-kiri. La preuve, le contingent EAC faisait plutôt ami ami avec les combattants que le Gouvernement rd congolais qualifie de « terroriste ».
Les troupes de la SADC vont-elles répondre aux attentes de Congolais ? Rien n’est moins sûr. S’il y a 25 ans, la même organisation ne s’était pas embarrassée de pesanteurs diplomatiques et avait sauté sur les « agresseurs », le contexte se veut différent du fait de deux processus de Luanda et de Nairobi. Les plénipotentiaires visibles et invisibles-régionaux et internationaux- ont fait de l’accord de Nairobi et de la feuille de route de Luanda, les deux bréviaires de tous les protagonistes congolais. De sorte que l’agenda de la communauté internationale ne recoupe pas nécessairement les intérêts nationaux. Prudence alors. Même par rapport à la SADC.
José NAWEJ/FORUM DES AS