
Samedi, 1er novembre 2025-L’intersyndicale des syndicats du personnel enseignant de la province éducationnelle Kasaï 1, en communion avec les professionnels de la craie, demande la délocalisation de la paie des enseignants dont les comptes sont domiciliés à l’agence Afriland First Bank de Tshikapa.
Dans une correspondance adressée au président du Comité national de suivi de la paie, avec copie aux autorités politico-administratives tant au niveau central que provincial, cette structure syndicale motive sa demande par plusieurs dysfonctionnements constatés.
Parmi les griefs soulevés figurent notamment les retards récurrents de paiement — pouvant aller jusqu’à 60 à 90 jours —, justifiés selon la banque par une dette du gouvernement congolais depuis 2022. Les enseignants dénoncent également des retenues jugées illégales, estimées entre 7 000 et 12 000 FC sur chaque salaire mensuel, ainsi que 3 000 FC prélevés pour une messagerie dont ils ne bénéficient plus.
L’intersyndicale évoque aussi la tracasserie du personnel enseignant lors de la paie, citant le cas du directeur Ndombi Mbulu Jean-Pierre de l’EP 1 Lunyanya (Tshikapa 1), dont le dossier est actuellement entre les mains de l’auditorat militaire. À cela s’ajoutent la paye précipitée dans les sites de l’intérieur, obligeant certains enseignants à parcourir jusqu’à 150 km pour percevoir leur salaire, ainsi que le manque d’avantages bancaires tels que l’octroi de crédits.
Face à ces multiples difficultés, l’intersyndicale conduite par André Nkongolo Tshibuabua sollicite la délocalisation pure et simple des enseignants vers une autre institution bancaire « capable d’assurer un service plus rapide et respectueux de leurs droits ».
Contactée à ce sujet, l’Afriland First Bank, agence de Tshikapa, reconnaît le retard dans la paie, évoquant la dette accumulée par le gouvernement congolais. Une autre source interne mentionne également des difficultés structurelles. Le directeur de l’agence, Mitterrand, admet pour sa part que « tout client a le droit d’aller là où il se sent mieux servi ».
Les enseignants attendent désormais la réaction du gouvernement congolais, espérant une solution durable à ce qu’ils considèrent comme une injustice prolongée.
Christian Loty NDIBU



