Lundi, 25 décembre 2023-Boma, première capitale de l’Etat Indépendant du Congo et deuxième ville portuaire de la République Démocratique du Congo, ne dispose plus, depuis quelques années, d’un aéroport.
Cette situation fait suite à la vente aux enchères, en 2016, de l’espace « Fisher » qui, depuis des lustres, lui servait de l’aérodrome et lequel est aujourd’hui utilisé pour d’autres fins par ses acheteurs et ce, au plus grand regret de sa population à qui le voyage par avion relève présentement du parcours d’un combattant.
Pour pallier au plus vite à ce fléau, le feu gouverneur Jacques Mbadu Nsitu a eu l’ingénieuse idée d’aménager, vers l’agglomération de Lukandu située à une dizaine de kilomètres de Boma, et plus spécialement sur la route menant vers la cité côtière de Muanda, un piste de 2 kms de longueur en terre battue, en remplacement de l’ancien aérodrome.
Malheureusement, ce nouvel aéroport, suite à l’état d’urgence décrétée en RD. Congo par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie à Covid-19, n’a fonctionné que l’espace d’un matin.
Du coup, le personnel de la Régie des Voies Aériennes (RVA) y affecté, suite à ce qui précède, ne s’y rend plus, faute d’inactivités et de manque criant d’un moyen de transport propre à cette entreprise ayant seule le monopole de la gestion des aéroports au Congo/Kinshasa.
Longtemps abandonné à son triste sort et à cause aussi de l’indifférence chronique des tenants du pouvoir tant de la mairie de Boma que du gouvernement provincial vis-à-vis de ce nouvel aéroport de Lukandu répondant pourtant presqu’à toutes les normes requises, cette plaine d’aviation présente aujourd’hui une physionomie qui laisse à désirer. C’est-à-dire, sa piste tout comme son tarmac en terre battue, sont couverts d’herbes sauvages et folles qui plonge cette agglomération dans les oubliettes.
Il en est de même du tronçon routier, long de 16 kms, qui va vers Lukandu qui, contre toute attente, sert présentement de refuge aux reptiles et à d’autres vertébrés sans pieds.
Il y a donc lieu que les autorités politico-administratives de la ville de Boma ainsi que le gouvernement provincial du Kongo Central qui sont interpellés par cette publication, de prendre dès lors toutes les dispositions qui s’imposent.
Notamment en se penchant au plus vite sur la situation de précarité avérée de ce nouvel aéroport de Lukandu qui, si l’on y prend garde, est voué à la disparition avec toutes les conséquences fâcheuses sur Boma.
Car, priver cette ville de mondialement reconnue pour son caractère touristique et portuaire, est un péché de lèse majesté.
Qu’on se le dise.
Dieudonné MUAKA DIMBI