Samedi, 2 mars 2024-En RDC, les banques commerciales, d’essence étrangère, sont autorisées à importer des billets de banque (les dollars ou les euros).
Elles en importent à gogo et effectuent également des placements à l’étranger auprès de leurs correspondants, au point d’exercer régulièrement des pressions ou déséquilibres sur le marché de change entretenant ainsi la dollarisation.
À ce jour, le « compte correspondant étranger » du système bancaire congolais est supérieur au « compte crédit », ce qui signifie tout simplement que « les banques commerciales »prêtent plus à l’étranger qu’elles ne financent l’économie locale.
Dans le reste du monde, l’importation des billets de banque étrangers est un domaine réservé exclusivement à la banque centrale du pays.
Le système monétaire congolais n’est plus maitrisé par la BCC étant donné que beaucoup de variables échappent à l’autorité monétaire qui s’en accommode.
Par conséquent, les dollars se trouvent partout dans les rues et leurs quantités en circulation dans le pays ne sont pas connues avec précision par l’autorité monétaire.
Ce phénomène accentue la dollarisation de l’économie qui fait échapper la masse monétaire en dollar au contrôle effectif de la Banque Centrale du Congo qui ne contrôle que trop peu la masse monétaire, les taux de change et les réserves internationales de change.
Tout se passe réellement comme s’il n’existe pas d’autorité monétaire en République Démocratique du Congo.
L’on ne peut pas conduire la politique monétaire et la politique de change de façon satisfaisante si l’on ne contrôle pas efficacement la masse monétaire en circulation dans le pays.
La lutte effective contre la dollarisation et la conduite de la politique monétaire de façon efficace impliquent la reprise de contrôle par la Banque Centrale du Congo sur la masse monétaire globale du pays.
Par conséquent, je recommande fortement que l’importation des billets de banque étrangers et particulièrement des dollars américains soit exclusivement réservée à la Banque Centrale du Congo qui, à son tour, devra servir les banques commerciales en tenant compte de leurs besoins pour satisfaire leurs clients.
Il faut mettre fin à l’anarchie et aux désordres qui règnent dans ce secteur très important d’exercice de la souveraineté monétaire et de la souveraineté nationale.
Professeur Noël K. Tshiani Muadiamvita