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Constitution : Eviter d’ajouter de l’huile sur le feu (Tribune) !

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Lundi, 30 septembre 2024-Quand on est en responsabilité, il faut éviter de crisper le pays. Il va déjà mal. L’angoisse nationale et les colères populaires s’aggravent au jour le jour face à l’inaction pathologique du Gouvernement. Il n’est pas le moment de tenir des propos clivants, au risque de rajouter de l’huile sur le feu.

Après cinq années de pouvoir controversé, et à l’entame de son second et dernier mandat, Félix Tshisekedi et son gouvernement pilotent le destin du Congo, avec un programme bâti sur 6 piliers.

A ce jour, les attentes du peuple portent sur le début de la mise en œuvre effective de chacun de ces piliers pour lesquels le président s’était engagé le 20 janvier 2024 à son investiture.

Il s’agit de : création de 6500000 emplois et protection du pouvoir d’achat de ménages, garantir l’accès aux services sociaux de base (eau, électricité, santé, éducation, logement, etc), aménagement du territoire national pour une connectivité maximale, protection du territoire national et sécurité des personnes et leurs biens.

Aucune disposition de la Constitution n’empêche la mise en œuvre de ce programme.

Elle n’empêche ni la création d’emplois, ni la construction des infrastructures de base et, moins encore, la réduction du train de vie des institutions.

Hier, Joseph Kabila et le FCC étaient responsables de tous les échecs. Puis, c’était Moïse Katumbi, Paul Kagame et le Rwanda. Désormais, tous les malheurs du pays viennent de trouver un nouveau responsable : c’est la Constitution !

Quelle disposition de la Constitution empêche de faire la lumière sur l’odieux assassinat de Chérubin Okende, sur le carnage de Makala, de Uzalendo, de Kilwa, de Lwila ?

Quelle disposition de la Constitution empêche les poursuites judiciaires contre les individus mieux identifiés, présumés auteurs du détournement des millions de dollars destinés aux forages, aux lampadaires, au PDL 145, etc ?

Quelle disposition de la Constitution empêche le président de rendre visite aux déplacés des camps de Mugunga et consorts, près de Goma ? Sous son impulsion, la délinquance financière de hauts fonctionnaires a atteint des proportions inquiétantes.

Il prend parti pour les voleurs présumés, se dressant lui-même en bouclier pour faire obstruction voire bloquer toute action en justice. Son soutien explicite à son ancien ministre des finances pourtant soupçonné de détournement de deniers publics est plus que jamais, à la fois un abus de pouvoir, une faute morale et politique indélébile, doublée d’une trahison des valeurs fondamentales de la social-démocratie dont se réclame son parti, l’UDPS. C’est la faute à la Constitution ?

Il faut éviter de s’en référer à la Constitution pour justifier l’absence de réponses politiques qu’on a du mal à donner aux attentes populaires.

Toutes les dispositions de cette Constitution sont bonnes et aucune d’elles n’empêche Félix Tshisekedi, qui continue à faire le tour du monde en avion, de se mettre au travail.

Il lui reste, au bas mot, trois ans et quelques jours pour finir son dernier mandat controversé; la dernière année étant électorale. Qu’il se concentre sur l’essentiel, pour s’ouvrir éventuellement une porte d’entrée dans l’histoire. A défaut, il s’expose au même sort que Blaise Compaoré, chassé du pouvoir pour avoir tenté de changer de constitution.

André Claudel LUBAYA

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