Lundi, 14 février 2022-Pour éviter l’impasse qui profile à l’horizon avec l’aveu du Président de la CENI sur le manque de moyens financiers et l’absence de consensus développé par le tandem Fayulu-Muzito…des pourparlers entre protagonistes s’avèrent la voie royale pour trouver un modus vivendi.
De nouvelles élections en RD Congo, Il en faut coûte que coûte dans le délai constitutionnel. Soit, en 2023. Il s’avère cependant, qu’à un peu plus d’une année de cette échéance, le tableau en interne affiche des hypothèques qui renforcent le pessimisme de plus d’un Congolais. Il s’agit d’une part, de l’aveu du Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur le manque de moyens financiers.
S’exprimant le week-end dernier sur Top Congo FM, Denis Kadima, sans circonlocutions, a clairement déclaré que la Centrale électorale n’était pas encore en possession des moyens de son action. Concrètement, elle n’avait pas encore l’argent nécessaire pour commencer les opérations électorales. Cette situation, au cas où elle ne serait pas résolue dans de meilleurs délais, pourrait ainsi se répercuter sur l’ensemble du processus électoral en cours, en ce qui concerne le respect des échéances.
D’autre part, l’absence de consensus développé par le tandem Fayulu-Muzito, le bloc katumbiste (ceux qui lui sont restés loyaux) ainsi que le bloc Front commun pour le Congo (FCC) du Président de la République honoraire, Joseph Kabila ; est un autre élément du décor d’un tableau peu rassurant de la tenue des élections en 2023.
Secret de polichinelle, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, deux principaux leaders de Lamuka, principale plateforme de l’Opposition, n’ont de cesse d’emboucher la trompette pour un consensus autour des réformes électorales en RD Congo. Pour cette cause noble, gage de la crédibilité du prochain scrutin, le président national du parti l’Engagement citoyen pour le développement (ECIDé), s’est adressé aux décideurs de l’Union africaine (UA), via une correspondance, pour justement, solliciter leur implication dans la recherche de compromis sur les réformes électorales en RD Congo.
Dans la même veine, Adolphe Muzito, commandant en chef de Nouvel’ Elan, a choisi la voie diplomatique pour le même plaidoyer. Depuis plusieurs jours, ce deuxième Premier ministre de la IIIème République multiplie des contacts en Occident pour la même cause. A savoir, la recherche d’accord en interne pour un processus électoral consensuel. Le même idéal est poursuivi, aussi bien par le bloc d’Ensemble pour la république, resté fidèle à Moïse Katumbi, que par les radicaux du FCC.
LES CONTOURS D’UN DIALOGUE
Certes, les élections ne sont pas en soi une finalité. Elles restent, néanmoins, une nécessité dans la mesure qu’elles demeurent le seul mécanisme de conquête démocratique du pouvoir. Et donc, source de légitimité des dirigeants du pays. Du moins en ce qui ce qui concerne les mandats électifs.
Quand bien qu’il n’y aurait pas d’élections parfaites, y compris dans des pays réputés de vieille démocratie, d’aucuns estiment cependant, qu’il y a lieu de minimiser en amont, les risques d’un choc frontal postélectoral entre les différentes forces politiques. De l’avis de nombreux analystes, la recette pour ce faire, est celle que propose le tandem Fayulu-Muzito, auquel s’ajoutent le bloc katumbiste et le FCC. A savoir, se mettre d’accord dès le départ sur les règles du jeu. Il s’agit, en d’autres termes, de bâtir un processus électoral sur des bases convenues par les parties prenantes en vue de crédibiliser l’ensemble du processus.
Ainsi, pour éviter l’impasse qui profile à l’horizon avec l’aveu sus-évoqué du Président de la CENI sur le manque de moyens financiers et l’absence de consensus développé, notamment, par le duo Fayulu-Muzito, des pourparlers entre protagonistes s’avèrent la voie royale pour trouver un modus vivendi.
Dès lors, plus d’un observateur est d’avis que sans un minimum de dialogue, 2023 réputée l’année électorale, risque de surprendre les Congolais, sans aucune perspective d’organiser les élections. Tout bien considéré, d’aucuns pense que l’organisation des élections dans le délai, tel que promis depuis plusieurs mois par le Gouvernement, devrait s’accompagner par la volonté des principaux protagonistes de se mettre d’accord sur les aspects du scrutin considérés comme porteurs des germes de conflits.
Grevisse KABREL/FORUM DES AS