Jeudi, 16 juin 2022-Lukala, cité située à environ 165 Kms à l’Est de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, abrite, depuis un siècle déjà, l’usine de fabrique du ciment gris dénommée Cimenterie de Lukala.
Lors de l’implantation de cette cimenterie, l’aînée de toutes les entreprises cimentières que compte aujourd’hui la République Démocratique du Congo à Lukala, presque déserte jadis avec quelques bâtisses à peine visibles, personne, alors personne, n’a cru que cette cité ne pourrait un jour connaître une forte expansion démographique et urbanistique comme il en est présentement le cas.
Le ciment, somme toute, est un produit toxique contenant non seulement du corrosif qui, mal utilisé, provoque de graves brûlures dans l’organisme humain ; mais aussi de la silice cristalline qui, elle, peut occasionner une silicose par inhalation prolongée ou à répétition très souvent à la base des diverses maladies tant pulmonaires, cutanées et visuelles que peuvent contracter l’homme.
Telles que la tuberculose, les lésions corporelles ainsi que d’autres encore pouvant affecter les reins et épaissir la peau.
Toutes les maladies ci-dessus évoquées tirent leurs sources à partir des effets d’une pollution provoquée aussi bien par la poussière que la fumée que propagent au jour le jour les usines de la Cimenterie de Lukala.
Il suffit tout simplement d’effectuer une descente à cette cité pour vivre de visu cette situation susceptible d’exterminer à petit feu ses habitants du reste ignorants du danger auquel ils se trouvent exposé et l’on se rendra sans nul doute à l’évidence.
Des maisons des travailleurs de l’entreprise voire celles des privés couvertes des poussières, des casseroles ainsi que des linges étalés devant les bâtisses non épargnés non plus : voilà l’image qu’à toujours présenter la cité de Lukala.
Mais alors que faire cependant pour sauvegarder les vies humaines de cette cité et de ses environs de cette catastrophe ?
Les quelques experts en environnement approchés par notre rédaction pensent qu’il faille a tout prix que l’État congolais prenne au plus vite des dispositions préventives qui s’imposent et dont la plus importante n’est autre que délocalisation de cette usine productrice du ciment gris.
C’est-à-dire, de la cité où vivent les communautés vers un autre endroit éloigné de cette dernière tout en laissant l’administration de l’entreprise continuer seule à y fonctionner.
Les services publics d’État en la matière qui sont interpellés et qui sont aussi concernés en premier dans ce dossier jugé sensible, doivent dès lors entreprendre les études de prospection du nouvel site devant abriter cette usine en lieu et place de continuer à se contenter des dividendes provenant de petites taxes que leur payent cette cimenterie qui rend malsaine les conditions environnementales de ce milieu. Car, dit-on, mieux vaut prévenir que guérir.
Dieudonné MUAKA DIMBI