Dimanche, 10 juillet 2022-À Matadi, ville située au Sud-ouest de la République Démocratique du Congo, l’eau, cette denrée indispensable à l’homme, n’est plus synonyme à la vie comme d’aucuns le pensent encore ; mais plutôt au calvaire.
Cela est d’autant plus vrai qu’il suffirait tout simplement de faire la ronde, au jour le jour, à travers ses différents quartiers pour se rendre à l’évidence.
Cette pénurie d’eau qui sévit à Matadi et qui fait l’objet de plusieurs doléances enregistrées de la part de sa population de plus en plus révoltée, n’a pas cependant laissé indifférent les militants de la lutte pour le changement, Lucha acronyme, qui ont initié une marche pacifique le samedi 9 juillet dernier.
Partie de l’arrêt du Lycée Vuvu-Kieto en passant respectivement par les ronds-points L’onde et « 24-15 », cette marche encadrée par la police avait comme point de chute le siège de la Direction provinciale de la Regideso établie au quartier Ville-Basse dans la commune de Matadi.
En effet, il était donc question pour ces militants de la Lucha en colère qui brandissaient des morceaux de cartons dans lesquels on pouvait lire : « nous avons le fleuve mais nous manquons l’eau » ou encore « l’eau est un droit pour tous les congolais », de réclamer la distribution régulière, permanente et équitable de l’eau potable dans les robinets.
Contrairement, ils vont contraindre le Directeur provincial de la Regideso de démissionner sans autre forme de procès.
À noter qu’après les échauffourées entre les manifestants et la police secondée par quelques agents de cette entreprise relevant du portefeuille de l’Etat, le Directeur provincial de la Regideso, grâce à l’intervention aussi bien de l’honorable Ruffin Kisilu, un élu de Matadi, que de Raphaël Loko Nitu, Commissaire Général en charge des Ressources Hydrauliques du Gouvernement Guy Bandu Ndungidi, avait tout de même accepté de recevoir ces défenseurs des intérêts de la population.
Pour le nº 1 de cette entreprise ayant seule le monopole du traitement, de la distribution et de la commercialisation de cette denrée, la principale cause de cette pénurie constatée dans plusieurs quartiers de Matadi n’est autre que le flux démographique que connaît la ville portuaire de Matadi depuis quelques années ; soit le double devant être servi par les deux usines devenues présentement insignifiantes que dispose l’entreprise.
À cela s’ajoute l’insolvabilité des factures de consommation d’eau notamment par le gouvernorat, la mairie, la DGM…etc. Soit un total de 7 millions de dollars pot arriver à débloquer cette situation et, par ricochet, satisfaire les besoins de la population de Matadi sans cesse croissante.
Surpris par ce montant colossal que l’État congolais, par le biais du gouvernorat de province, doit à la Regideso, les militants de la Lucha ont promis de poursuivre leur démarche jusqu’au bout. Notamment en allant couper de l’eau auprès de tous les services publics d’État demeurés insolvables vis-à-vis de la Regideso afin de permettre à cette dernière de satisfaire comme il se doit ses nombreux abonnés.
Dieudonné MUAKA DIMBI